L'éphéméride de Caritate Libertine

Lundi de Pâques - Sainte Ida

Jadis, la joie de Pâques ne se limitait pas à une seule journée ; la semaine entière était fériée, tradition qui survit aujourd'hui, mais réduite au lundi de Pâques. Des traditions folkloriques perdurent dans certains pays.
Les Polonais s'aspergent d'eau bénite, symbole de la vie. Les garçons hongrois aspergent des filles de parfum, pour leur porter chance ; en retour elles leur donnent de l'argent ou des oeufs de Pâques. En Angleterre, on pratique le "lifting" ou "headline"" : les garçons transportent de maison en maison une chaise fleurie sur laquelle la fille s'assiéra ; être soulevée trois fois lui portera chance et, pour le remercier, elle embrassera le garçon. Le lendemain, les rôles seront inversés.

Ces rites sont censés apporter le bonheur. Mais quand la chance vous a quitté, que faire ?
Quand, par exemple, vous avez besoin de convaincre l'autre qu'il vous aime ; quand vous en êtes réduit à l'état de mendicité pour obtenir des signes imperceptibles d'amour, quand vous voyez bien que votre relation amoureuse est inégalitaire et part à vau-l'eau... Quand l'autre n'accepte même plus que vous soyez l'ombre de son ombre, l'ombre de sa main, l'ombre de son chien ! Existe-t-il des rites qui peuvent conjurer le sort ? des filtres d'amour ? des parfums aphrodisiaques ? Quand la partie est jouée, le mieux est de s'éclipser sur la pointe des pieds et porter son regard vers d'autres horizons, même si votre seule pensée est : sans lui (ou sans elle), je n'ai plus rien à faire sur cette terre. Mais il faut pouvoir, parfois la volonté ne suffit pas. Il faut savoir identifier une relation à sens unique et s'en affranchir. "Je dois être la personne la plus importante dans la vie de la personne la plus importante dans ma vie."  Voilà ce qu'il faut avoir à l'esprit et ne pas hésiter à prendre un autre chemin si celui que l'on pavait d'amour se révèle trop cahoteux, voire chaotique ! Dur dur !

Cette année, lundi de Pâques tombe le jour de la sainte Ida.
Personnellement, j'en connais peu, hormis Ida Presti, cette guitariste exceptionnelle que je vous propose d'écouter ici, interprétant Bach avec son compagnon Alexandre Lagoya.

 

Quelques morceaux ont été composés à sa mémoire :
Complainte funèbre - Fantaisie pour guitare à la mémoire d'Ida Presti, par Blas Sanchez
Sarabande, par Francis Poulenc

Sarabande - Music For Guitar - Emanuele Segre

Un Jules à Pâques

Préambule. Hier, vous avez eu la gentillesse de me signaler que la vidéo sur Laurel et Hardy avait disparu. "Vidéo éphémère déjà disparu". Cette notion d'éphémère m'a titillé la cervelle tout au long de la journée ; j'ai pourtant bien intitulé ce blog : L'éphéméride de Caritate Libertine. Mais jamais je n'avais autant ressenti ce caractère temporaire des choses... Moi qui aime m'inscrire dans la durée, voilà que peu à peu je me sens comme un oiseau sur la branche, comme un papillon dont les ailes froissées deviennent poussière...
"Que tout est fugitif, éphémère. Ne dure que ce qui nous déchire !" (Michelle Guérin, Les Oranges d'Israël)
Signé : la Reine des Cloches.

 Je vous fais grâce de Pâques, des cloches qui tintinnabulent arès leur longue absence, des oeufs que les enfants sont heureux de récouvrir cachés derrière un tronc d'arbre, nichés dans un parterre de violettes, des asperges sauvages récoltées dans le pré, de l'agneau pascal dégusté en famille (tiens, justement, je me sens un peu sacrifiée sur l'autel depuis quelque temps, je ne suis pourtant pas la 10e plaie d'Egypte), etc.
Je ne vous ferai pas l'injure d'un blabla sur ce jour ; tout le monde sait ce que Pâques représente pour les chrétiens (si tant est que les chrétiens restent en nombre suffisant) et chacun a participé au moins une fois dans sa vie aux festivités traditionnelles qui entourent cette fête.

Alors Jules ? Ce prénom vient du latin, "Julia", il s'agissait de Romains prétendant descendre de Vénus (Jules Romains ?), à croire que j'ai lu cette info le 1er avril ! Il est vrai qu'il y eut pléthore de Jules chez les Romains ; latinistes, à votre Bornecque et Cauët  ou votre Gaffiot (c'est vous qui voyez) !
On commémore Jules Ier, pape qui a combattu l'arianisme (doctrine selon laquelle le Christ n'est pas divin) et qui a maintenu le mystère de la Sainte Trinité.

Moi, je ne peux pas séparer Jules de Jim ; et si l'on s'engouffrait dans le Tourbillon de la vie ?

Si vous voulez lire une jolie histoire,"lapin d'icitte", rendez-vous sur le site : http://www.bonpourtonpoil.ch/

 

 

 

Stanislas - Samedi saint

Le prénom Stanislas vient du slave : "stan", être debout, et "slava", gloire.

Stanislas fut évêque de Cracovie, martyr. Il glorifia Dieu toute sa vie. Ayant fait des études à Cracovie et à Paris, il noue des liens particuliers entre l'Eglise de Pologne et l'Eglise de France. Il devient le prédicateur de la réforme de Cluny. Il mourra égorgé  par le roi en personne, au pied de l'autel, alors qu'il célèbre la messe ; il glorifie ainsi Dieu une dernière fois. Il est le patron de la Pologne.

Le samedi saint est jour de silence et d'attente.
On appelle vigie pascale la veillée de Pâques, la nuit du samedi au dimanche, cette veillée fait partie intégrante de la journée de fête du lendemain, c'est le passage vers un jour nouveau, celui où le Christ est revenu parmi les hommes, celui qui donne tout son sens à la vie de Jésus et à l'existence humaine. Le prêtre bénit la flamme du cierge pascal, qui symbolise la lumière que Jésus a apportée aux hommes. Le prêtre bénit aussi l'eau qui servira aux baptêmes.

Aujourd'hui, on fête aussi les Stanislas, Stan, Stanley... donc voici Arthur Stanley Jefferson et son éternel comparse.

Fulbert - Vendredi saint

Le prénom Fulbert a une étymologie germanique : fulc, peuple, et berht, brillant.
Fulbert (fin Xe siècle) est un saint de l'Eglise catholique, évêque de Chartres, conciliateur et bâtisseur.
En 1020, la cathédrale de Chartres disparaît dans les flammes. Fulbert se démène pour financer la construction d'une nouvelle basilique. La crypte en subsiste encore. Ses dons musicaux furent mis au service de la liturgie et du culte marial qu'il contribua à développer.

Un autre Fulbert fut chanoine à Paris, au XVe siècle ; oncle d'Héloïse, on ne le connaît que par la cruelle vengeance qu'il exerça sur Abélard.

Aujourd'hui, c'est Vendredi saint, jour où l'Eglise commémore la mort du Christ, qui donne lieu à un office particulier au cours duquel des lectures évoquent le sacrifice de Jésus. Les fidèles se recueillent et peuvent former une procession devant les tableaux représentant la passion du Christ : le chemin de Croix (via crucis). On consacre les hosties pour la messe du lendemain. La messe se termine par un Notre-Père, un Je vous salue Marie et un Gloire au Père à l'intention du souverain pontife (oui oui !).

Gautier - Jeudi saint

Le  prénom Gautier a une origine germanique : waldo, celui qui gouverne, et heri, armée.
Ce saint Gautier fut abbé de Saint-Martin-de-Pontoise au XIIe siècle. Cela me fait une belle jambe (façon de parler, bien sûr !).

Gautier en nom patronymique ? Oui, pourquoi pas ? Alors Théophile ! Il fréquentait Victor Hugo, Gérard de Nerval, Honoré de Balzac, Baudelaire, Flaubert, Puvis de Chavannes, Gustave Doré, Sante-Beuve, Prosper Mérimée, Claude Bernard, Pasteur, Berthelot, Delacroix, Manet... J'avoue que je l'envie un peu ! Par contre, je ne pense pas que j'aurais eu envie de le fréquenter, lui qui disait : "La prostitution est l'état ordinaire de la femme" ; "La pudeur n'est faite que pour les laides" ; "Une femme qui est belle a toujours de l'esprit, elle a l'esprit d'être belle" ; et, certains lecteurs apprécieront : "Peu avant sa mort, on lui dit : Mon cher maître, vous êtes solide comme un chêne. Il répondit : Pour le tronc, ça va ; c'est le gland qui m'inquiète !"

Nous sommes aussi Jeudi saint. Ce jour fait revive, pour les chrétiens, le dernier repas du Christ, la Cène, au cours duquel il institua l'eucharistie. Mais avant cet événement majeur, Jésus, par humilité, lava les pieds de ses disciples, tâche alors confiée à des esclaves non juifs. Son geste du lavement des pieds est répété en mémoire de son geste. C'est aussi le jour de l'office des ténèbres (c'est-à-dire un monde sans Dieu). Il évoque le Christ, la "lumière" et sa victoire contre Satan, le "prince des ténèbres".
Depuis que nous avons la télévision à la maison, nous prenons nos repas tous du même côté de la table, comme dans la Cène de Léonard de Vinci (Marcel Pagnol).

ou comme chez Marithé et François Girbaud...

             

 

 

 

Julie

Pour ne pas m'entendre (re)dire, à moi qui aime les choses qui durent dures, que les plus courtes sont les meilleures, voici 2 Julie pour le prix d'une !

Jean-Baptiste de la Salle

A ne pas confondre avec Jean le Baptiste, dont on parlera le 24 juin, si Dieu nous prête vie !

Jean-Baptiste de la Salle fut prêtre français à Reims en 1651, à Saint-Sever (Rouen) en 1719. On lui doit l’organisation à Reims, puis à Paris et en province, d’une association qui devint la congrégation des Frères des Ecoles chrétiennes.
Chanoine à 16 ans, puis jeune séminariste qui a la charge de ses frères et soeurs orphelins, il hésite à poursuivre jusqu'au sacerdoce. Prêtre à 27 ans, puis docteur en théologie, il ouvre des écoles gratuites pour les enfants pauvres, et c'est parce qu'il est animé par un souci d'éducation qu'il fondera la congrégation des Frères des Ecoles chrétiennes. Il distribue son héritage (il était issu d'une famille bourgeoise et aisée) aux pauvres et partage la pauvreté de ses frères. Saint Jean-Baptiste invente une nouvelle pédagogie d'apprentissage de la lecture : en français et non plus en latin, ainsi que le groupement des élèves par niveau,  la préparation des maîtres et l'implication des parents, et surtout la gratuité.  Les autorités ecclésiastiques lui sont hostiles. Sa mort interviendra un vendredi saint (7 avril 1719), et le pape Pie XII le déclarera "patron de tous les éducateurs chrétiens".

Si vous êtes inspirés, vous pouvez commenter, moi j'ai un coup de mou !

Saint Marcellin ou saint Célestin ?

Je ne vous ferai pas à nouveau mon petit discours sur le fromage du 11 janvier, même si ce nom me fait venir l'eau à la bouche à l'idée de déguster une portion de Saint-Marcellin, fromage fermier crémeux, avec une tartine de pain de campagne chaude. Et je tenterai un Châteauneuf-du-Pape, vin riche, puissant, auquel le grenache donne ses notes épicées et de fruits rouges. Même pas peur !

Selon le calendrier de l'Eglise catholique de France, des saints répondant au nom de Marcellin furent plusieurs, pape(s) et/ou martyr(s) ; mais aucun ne se célèbre le 6 avril, contrairement à ce qui est mentionné dans le calendrier de madame La Poste. 

Par contre, à ce jour, on fête Célestin Ier, pape au Ve siècle, qui intervint auprès des Eglises de Gaule, d'Afrique et de Provence. Il soutint Cyrille d'Alexandrie dans son opposition à Nestorius et condamna le patriarche de Constantinople. Le concile d'Ephèse marqua l'affaiblissmenent de Rome devant Alexandrie ; mais le saint pape Célestin fera toujours rappel de l'autorité romaine en matière doctrinale. 

Voilà, c'est fait, ce petit paragraphe à l'intention des pointilleux qui veulent connaître l'origine des saints catholiques... Moi, franchement, je n'arrache pas les pages de cet éphéméride pour réviser (ou plutôt simplement viser) les "authentiques" de la sainte Eglise apostolique et romaine... C'est l'humeur du jour, c'est la force évocatrice du nom !

C'est pourquoi, entre "Saint-Marcellin + Châteauneuf-du-Pape" et "carottes Vichy + Vichy Célestins" (même si c'est une eau minérale exceptionnellement riche en minéraux qui lui confèrent d'énormes bienfaits sur le teint), mon choix est vite fait.

Bien sûr, rien ne vous empêche de tenter "Saint-Marcellin + Vichy Célestins", chacun prend son plaisir là où il veut... ou peut !

Les Rameaux, une semaine avant Pâques !

La semaine sainte s’ouvre sur le dimanche des Rameaux (appelé aussi Pâques fleuries) qui donne lieu à un office au cours duquel les fidèles font bénir par le prêtre des branches de buis, de palme, de laurier ou d’olivier, selon les régions. Ce rite rappelle l’arrivée triomphante à Jérusalem de Jésus, qui fut acclamé par la foule agitant des rameaux de palme. A la messe on lit le passage de l’Evangile relatant cet événement. Le fidèle rapporte chez lui les rameaux et les place le plus souvent près du crucifix, ou il les porte sur une tombe. Par respect, il ne jette pas les rameaux de l’année précédente mais les brûle.

Les Juifs, venus nombreux pour la fête, apprennent que Jésus arrive ; aussi le lendemain ils prennent des branches et sortent de la ville pour aller au-devant de lui.
Ils crient : « Qu’ils nous sauvent ! Gloire à celui qui vient au nom du Seigneur ; le roi d’Israël ! »
Jésus trouve un petit âne. Il s’assoit dessus. Ainsi arrive ce qui est écrit : Sois sans crainte, Jérusalem. Voici ton roi. Il vient, assis sur un âne.
Ses disciples ne comprennent pas d’abord ; mais quand Jésus sera entré dans sa gloire ils se souviendront : ce qui avait été écrit a été accompli.
Et les hommes qui étaient avec Jésus quand il a fait sortir Lazare du tombeau et quand il l’a ressuscité d’entre les morts lui rendent hommage. C’est pourquoi beaucoup de gens viennent à sa rencontre après avoir appris qu’il a fait ce signe.
Les pharisiens se disent alors entre eux : « Vous voyez : vous n’arriverez à rien. Tout le monde va vers lui. »

Au singulier, rameaux s'écrit Rameau :

              

« Faire Pâques avant les Rameaux », expression que j’ai souvent entendue dans mon enfance, il y a plus d’un demi-siècle donc, époque où il n’était pas admis de coucher sans être marié ! Oui, cela a existé… mais je vous parle d’un temps que les moins de…

Isidore Ducasse

Celui-là, je ne pouvais pas le louper, avec un nom pareil, qui m'évoque de si joyeux moments de ma jeunesse !

Ducasse est en effet le mot utilisé dans le Nord pour désigner la fête foraine. Ce mot provient de l'altération du mot "dédicace" qui signifiait la fête anniversaire du saint patron d'une paroisse. Dans toute la région Nord-Pas-de-Calais, chaque quartier a sa ducasse au moins une fois par an. Des autos tamponneuses, quelques manèges, un tir à l'arc, une pêche au canard... de la bière et des frites !
Ech'ti qui va al ducass' i perd es' plach'  (pas besoin de traduire, je crois)... Armettez-nous ches verr' comm' y' z'étott !
                            
Plus sérieusement, Isidore Lucien Ducasse, né en 1846 à Montévidéo, et mort en 1870 à Paris, plus connu sous le pseudonyme de comte de Lautréamont, est un poète franco-uruguayen, auteur des Chants de Maldoror et de fascicules de Poésies. 
La vie de cet auteur, dont le succès fut posthume, reste relativement mal connue. 
Alors que le Second Empire s'effondre, il meurt à son domicile rue du Faubourg-Montmarte. Sur son acte de décès, il est écrit : "Sans autres renseignements". Selon certaines sources, il serait mort de phtisie. 

La suite de cette note ne concerne que de véritables initiés... s'ils ne sont pas tous morts !

L'ducasse d'Anno (Annay sous Lens), eune canchon

1
L'aut'jour, in, m'in allant
A l'ducass'd'Anno,
Acoutez quéll'avinture !
J'rincontr' tout d'in cop
Inn' jonn'fill' qu'all'avot
Du brin d'judas plein s'figure !
Sapristi, qu'je m'sus dit,
Comme all' est bin mis
Qu'all a-t-y d'biaux habits !
In l'suivant j'arbusios
Qu'min père i'm'di jot :
Ch'est l'pleum' qu'all'fait l'osiau !
All'avot un biau casaquin,
Garni d'vélours tout à l'intour,
Et des sornets à blancs boutons
Avec un cotron rouch' Moll'ton
Tout in l'suivant, j'disos 'Cré Nom !
Qué bell' jonn'fill', qué biau profil "
J'sintos min coeur dins m'nestomac,
Qui f'sot : TIC-TAC ! ...

2
Eh, Mam'sell', que j'li dis,
V'nez-vous avec mi,
J'm'in vas tout drot all'ducasse.
A mon dé m'tant'Lalie,
Si qui n'y a point d'roti,
Y ara tout l'temps bin dél'fricasse
Pis, c'taprès'm nous irons
Tout in nous promenant
Faire un tour au grand. salon !
Ej'veux bin, qu'all'me dit,
J'connos personn'parchi,
J'veux prindre du plaisi. I...
Là d'ssus, mi j'sus dev'nu plus franc
J'l'imbrassos d'ssus s'bouc' et d'ssus s'front
All's'laichot faire !...
Ch'étot m'n'affaire !...
J'li disos : " es'soir, nous rirons,
J'te frai minger des macarons,
In tirr'ra pour des caramels,
Sur inn'Candell' I...

3
Aussitôt arrivé,
Ej'l'ai présintée :
Et j'dis à m'tant' : ch'est Cath:'rine,
Fill'dél'parrain D'siré,
Et dé m'marrain Zoé,
Qu'all'étot servante à Lille "...
All'nous dit ! mes éfants,
Tout in nous imbrassant,
Fait's ichi comme à vous mason,
El'soupe all'est servie,
Et sans cérémonie,
Fait's vir vous n'appétit !"
J'défais m'paltot, nous s'attablons,
In attaqu' d'abord ech'bouillon !
Gno del'viand'cuite,
Plein eun marmite !
Ch'est vrai qui n'y avot point d'guimbon
Mais gno des truff' plein un caudron !
Un peu ed'cha et d'l'appétit
In bourre ech'fusil ! ...

4
V'là l'déner terminé
In s'in va s'proméner ...
In rout'j'alleume un chigare
In va à tourniquet,
Et pis tout d'chuite après,
Nous montons à balançhoire
J'sacos tant qu'ech'pouvos
Vu qu'cha l'amusot...
Ch'tot nous qui montot l'pus haut
V'là t'y point qu'tout d'in cop, i
Qué j's'ins dins mes boyaux,
Quét'cos' qui armuot !!!
Les tourniquets, les balanchoir's
Et pis tout l'feumée d'ech'chigar'
Faijeott' d'em'tiête
Eun girouette !
Tell'mint qué j'faijeos des efforts,
J'sintos des douleurs plein min corps !
T'd'in coup, min coeur, inn' fait u'un tour
(OUHEE ) Tout dins s'n'écourt !

5
All' déchind d'éch'cadeau
In m'traitant d'bec-beau !
Mi, j'y faijos mes excuses !
Et Pli dis " Nom de Dieu,
N'm'arrach' point les yeux,
Heureus'mint qu'y n'n'à point d'plusse
J'nai rien mingé d'trop gras
J'cros qu'cha n'tac'ra pas !
Viens chi, qué j'vas t'torquer cha !
Rintrons chi, n'import'du,
Un coup d'lavett' là d'ssus,
Cha n'sy paraîtra pus !
All' me traitrot d'grand dégoutant
Zieut'comm't'as arringé m'cotron !
Eun' si biell robe !
J'étos si prope !
J'n'oseros pus rintrer à m'mason !
Em'mèr' all' va m'tuer à coups d'ramon !
All' me traitrot ed' vagabond !
PI all' fout l'camp ( ET J'L'AI PU JAMAIS REVUE )