Sainte Flora et sainte Marie, durant la persécution des Maures, furent jetées en prison en même temps que saint Eloge et périrent décapitées à Cordoue pour avoir refusé de devenir musulmanes.
Oui, vous avez bien lu ! Est-il nécessaire d'en dire plus ?
Décapitée pour avoir refusé de devenir musulmane ? A peu de choses près ce que nous promettent en 2009 certains rappeurs, et cela en public, dans des disques, sans provoquer beaucoup de réactions dans le public.
Rédigé par : Grincheux Grave | 24 novembre 2009 à 08:22
J'aurais pu mettre des vers latins d'Ovide, poète des Métamorphoses qui a chanté Flora, déesse des fleurs à qui étaient dédiés les ludi florales dans la Rome antique, mais finalement, je me suis décidé à citer un poète dont un des prénoms était Marie. Le procédé est un peu capillo-tracté, mais j'aime tellement ces vers que je ne résiste pas au plaisir de vous les proposer.
Il s'agit d'André-Marie Chénier, et ces vers furent écrit quelques jours, voire quelques heures avant qu'il soit guillotiné.
Fouquier-Tinville avait proclamé que la république n'avait pas besoin de savants en envoyant Lavoisier à l'échafaud, elle n'avait apparemment pas besoin aussi de poètes.
Comme un dernier rayon, comme un dernier zéphyre
Anime la fin d'un beau jour,
Au pied de l'échafaud j'essaye encor ma lyre.
Peut-être est-ce bientôt mon tour ;
Peut-être avant que l'heure en cercle promenée
Ait posé sur l'émail brillant,
Dans les soixante pas où sa route est bornée,
Son pied sonore et vigilant,
Le sommeil du tombeau pressera ma paupière !
Avant que de ses deux moitiés
Ce vers que je commence ait atteint la dernière,
Peut-être en ces murs effrayés
Le messager de mort, noir recruteur des ombres,
Escorté d'infâmes soldats,
Remplira de mon nom ces longs corridors sombres. [...]
...]Quoi ! nul ne restera pour attendrir l'histoire
Sur tant de justes massacrés ;
Pour consoler leurs fils, leurs veuves, leur mémoire ;
Pour que des brigands abhorrés
Frémissent aux portraits noirs de leur ressemblance ;
Pour descendre jusqu'aux enfers
Chercher le triple fouet, le fouet de la vengeance,
Déjà levé sur ces pervers ;
Pour cracher sur leurs noms, pour chanter leur supplice !
Allons, étouffe tes clameurs ;
Souffre, ô coeur gros de haine, affamé de justice.
Toi, Vertu, pleure si je meurs.
Les bourreaux sont toujours célébrés de nos jours....
Rédigé par : Le Nain | 24 novembre 2009 à 08:48
N'est pas Diams's qui veut !!!
Rédigé par : Caritate | 24 novembre 2009 à 10:17
Vivement la Saint-Barthélémy qu'on nous explique comme il faisait doux d'être protestant au XVIe siècle.
Les Cathares ont bien aimé également cette église miséricordieuse.
Et que dire de la sainte inquisition, tellement progressiste avec ce qui pouvait ressembler à des hommes de science ? Mais c'est vrai, il y avait tant d'hérétiques, de sorciers, de mécréants...
Ô grandeur d'âme des catholiques. Beauté des religions. Mais chut, respectons la foi des autres, sinon, c'est cris d'orfraie et accusation d'ostracisme.
Comme disait ma grand-mère qui était blanchisseuse, la lisière ne vaut pas mieux que le drap.
Rédigé par : l'ours | 24 novembre 2009 à 10:17
Il est inepte de juger les actes d'hier avec nos idées d'aujourd'hui. C'est une erreur courante qu'il ne faut surtout pas commettre losqu'on étudie un tant soit peu l'histoire.
Je ne fais pas comptabilité de massacres, car si l'on cite souvent ceux perpétrés par les Catholiques, à raison, on oublie les massacres commis par les Réformés au détriment des Catholiques, comme la Michelade en France, ou ceux faits en Angleterre et dans le Saint-Empire.
Si on méconnaît le principe edicté à l'époque, Cujus regio, ejus religio, on risque de ne pas comprendre la période de la fin de la Renaissance.
Rédigé par : Le Nain | 24 novembre 2009 à 11:48
Tiens donc, les abominations, passées,de certains devraient donc excuser celles, d'actualité, des autres ? Et leur servir de faire-valoir. Pauvre Histoire si elle ne nous sert à rien, pauvre mémoire si elle ne nous mène à rien d'autre qu'à des règlements de compte douteux oublieux de l'espérance et du progrès du genre humain qui devraient nous guider.
Rédigé par : Roberto | 24 novembre 2009 à 12:34
Il y a belle lurette que je n'ai plus d'espérance et que je ne crois plus aux progrès du genre humain.
Rédigé par : Le Nain | 24 novembre 2009 à 14:32
Men !!
Tous les Crêtois ne sont pas des menteurs, tous les menteurs ne sont pas des Crêtois.
Rédigé par : Le fils Goriot | 24 novembre 2009 à 16:02
Ah non, ça c'est trop facile, Le Nain ! L'être humain reste toujours capable du meilleur. Bon, je vous accorde qu'il est trop flemmard souvent pour s'en souvenir mais...
En même temps, en quoi espérez-vous le voir progresser ?
Rédigé par : Blandine | 24 novembre 2009 à 16:04
je continue de garder espoir en notre humanité et il me semble même relever des signes de progrès du genre humain . Je suis peut-être une douce rêveuse , mais je continue d'y croire , coûte que coûte .
Ne soyons pas si pessimistes , il faut du temps pour construire notre humanité . Il suffit de se regarder soi-même pour le comprendre , que nous sommes capables du pire comme du meilleur .
Au plus nous serons nombreux à croire et à nous accrocher à ces valeurs dites "humaines" au plus vite cela basculera dans ce sens . Le Nain, permettez moi de vous demander " est ce que cela voudrait dire que vous ne croyez pas en vous" ?
Rédigé par : julie | 24 novembre 2009 à 20:21
Leur attitude au sage enseigne
Qu'il faut en ce monde qu'il craigne
Le tumulte et le mouvement;
L'homme ivre d'une ombre qui passe
Porte toujours le châtiment
D'avoir voulu changer de place.
C.BAUDELAIRE (extrait de 'Les Hiboux')
Rédigé par : Géronte | 24 novembre 2009 à 21:32
Vous diffusez une forme de désespérance fascinante, à sautiller ainsi de merveille en merveille - littéralement, c'est le terme qui convient me semble t'il- un peu comme la reinette, de feuille en feuille de nénuphar.
Mais, comme l'évoquait Cruella en parlant de l'âme slave, nous n'avons probablement pas "droit" à la désespérance.
Rédigé par : Le fils Goriot | 25 novembre 2009 à 04:44
"Ce dont l’homme a bien plus besoin que de son bonheur personnel, c’est de savoir, ainsi que de croire à tout instant, qu’il existe déjà quelque part, pour tous et pour le tout, un bonheur parfait et serein... La loi entière de l’existence humaine se résume à ce que l’homme puisse toujours révérer l’infiniment grand. Si l’on enlève aux hommes ce qui est infiniment grand, ils cesseront de vivre et mourront désespérés. L’homme a besoin de l’illimité et de l’infini tout aussi bien que de la petite planète où il habite. Oh vous tous, mes amis ! Vive la Grande Pensée, la Pensée Éternelle et Infinie. Chacun, qui que ce soit, a besoin de révérer ce que représente la Grande Pensée."
(F.Dostoïevski)
Rédigé par : cruella | 25 novembre 2009 à 23:34