Sainte Médaille est une fille d'honneur. Elle en est fière car elles ne sont pas légion.
Mademoiselle Médaille est changeante.
Elle sait se faire discrète, telle une petite fleur portée à la boutonnière, même si elle s'est distinguée par un acte de bravoure, si elle a secouru quelqu'un au péril de sa vie...
Elle est parfois clinquante, revêtue de métaux précieux, ou paradant, la poitrine en avant, tout enrubannée, portant fièrement une écharpe colorée.
Parfois encore, elle se contente de rester là, non pas en représentation, mais "de présentation".
Ce qu'elle déteste par-dessus tout, c'est que certains lui trouvent une valeur marchande, à l'instar d'un bijou, comme elle en a rencontré dans certainssites touristiques ou certains lieux religieux. Un jour, faisant du tourisme dans le pays Basque, elle s'est rendue à Lourdes - pour faire comme tout le monde - et en est vite repartie : elle, agnostique, on voulait à tout prix la bénir ! Quelle horreur !
Bien sûr, il lui arrive parfois d'être un peu jalouse de Rosemonde Gérard,
qui a écrit ces vers, certes un peu niais :
Car vois-tu chaque jour je t'aime davantage
Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain,
qu'elle rêverait de porter, bien cachés sous un pull,
suspendus à un cordon rouge passion,
même réduits à + qu'hier - que demain
Elle a fait connaissance depuis peu, sur un site de rencontre, d'un certain Jo. Mais chaque médaille a son revers : des milliers de kilomètres les séparent... il habite Vancouver. Mais qu'importe la distance, se dit-elle pleine d'espoir, nous finirons par nous rencontrer, je me suspendrai à son cou et il me passera l'anneau au doigt.
+ qu'hier - que demain.... c'est ce que je tente de faire comprendre à Resse depuis 4 ans, sans succès.... ;)
Rédigé par : Cath | 18 février 2010 à 10:51
Ah, bon sang, avec ma tête, c'est mieux !!!
Rédigé par : Cath | 18 février 2010 à 10:53
Tuque dum procedis, "io Triumphe!"
Non semel dicemus, "io Triumphe!"
Civitas omnis dabimusque divis
Tura benignis.
Horace chantait déjà l'ode au triomphateur, seul habilité à recevoir la médaille du vainqueur. Il n'y avait pas de podium, mais l'impérator qui défilait sur son char avec un esclave qui tenait la couronne de laurier (pas de laurier sauce, ni de fenouil) en lui susurrant à l'oreille "memento mori".
Mais comme toute chose humaine, la gloire est fugace, comme nous le rappelle José Marie de Hérédia:
Fais sculpter sur ton arc, Imperator illustre,
Des files de guerriers barbares, de vieux chefs
Sous le joug, des tronçons d'armures et de nefs,
Et la flotte captive et le rostre et l'aplustre.
Quel que tu sois, issu d'Ancus ou né d'un rustre,
Tes noms, famille, honneurs et titres, longs ou brefs,
Grave-les dans la frise et dans les bas-reliefs
Profondément, de peur que l'avenir te frustre.
Déjà le Temps brandit l'arme fatale. As-tu
L'espoir d'éterniser le bruit de ta vertu ?
Un vil lierre suffit à disjoindre un trophée ;
Et seul, aux blocs épars des marbres triomphaux
Où ta gloire en ruine est par l'herbe étouffée,
Quelque faucheur Samnite ébréchera sa faulx.
Rédigé par : Le Nain | 18 février 2010 à 11:37
Je confesse n'avoir retenu que le poème "Vitrail" de J. M de Hérédia.
Cette verrière a vu dames et hauts barons
Étincelants d'azur, d'or, de flamme et de nacre,
Incliner, sous la dextre auguste qui consacre,
L'orgueil de leurs cimiers et de leurs chaperons ;
Lorsqu'ils allaient, au bruit du cor ou des clairons,
Ayant le glaive au poing, le gerfaut ou le sacre,
Vers la plaine ou le bois, Byzance ou Saint-Jean d'Acre,
Partir pour la croisade ou le vol des hérons.
Aujourd'hui, les seigneurs auprès des châtelaines,
Avec le lévrier à leurs longues poulaines,
S'allongent aux carreaux de marbre blanc et noir ;
Ils gisent là sans voix, sans geste et sans ouïe,
Et de leurs yeux de pierre ils regardent sans voir
La rose du vitrail toujours épanouie.
Rédigé par : Caritate | 18 février 2010 à 11:47
C'est déjà très bien de connaître Vitrail, la plupart des gens ne connaissent que " les conquérants". Enfin, les anciens, car les jeunes générations n'ont pas du l'apprendre à l'école, il n'est pas franchement politiquement correct.
Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal,
Fatigués de porter leurs misères hautaines,
De Palos de Moguer, routiers et capitaines
Partaient, ivres d'un rêve héroïque et brutal.
Ils allaient conquérir le fabuleux métal
Que Cipango mûrit dans ses mines lointaines,
Et les vents alizés inclinaient leurs antennes
Aux bords mystérieux du monde occidental.
Chaque soir, espérant des lendemains épiques,
L'azur phosphorescent de la mer des Tropiques
Enchantait leur sommeil d'un mirage doré;
Ou, penchés à l'avant de blanches caravelles,
Ils regardaient monter en un ciel ignoré
Du fond de l'Ocean des étoiles nouvelles.
Rédigé par : Le Nain | 18 février 2010 à 12:04
CATH, d'autant que ta tête est bien jolie !
LE NAIN, je le connais aussi, celui-là. J'ai gagné quoi ?
Rédigé par : Caritate | 18 février 2010 à 13:14
Mmouarf, les oeuvres complètes de Kant, en allemand et en gothique. Ca fait sympa dans une bibliothèque, entre Spinoza et Platon en grec.
Rédigé par : Le Nain | 18 février 2010 à 14:39
Spinozaaaaaaaahhhhhhhhhhhh !
Rédigé par : Caritate | 18 février 2010 à 14:51
"C'est pas parce qu'on a un trou de balle qu'on mérite la médaille militaire. "
[José Artur,qui ne pouet pas plus haut que son Q(i) )
A la saint Médaillon, tous les hommes sont des couillons ?
Rédigé par : mamzelle | 21 février 2010 à 07:49
Pour le moment, à Vancouver, la médaille dort (décalage horaire)
Rédigé par : Grincheux Grave | 21 février 2010 à 08:18