Quand je mourrai, je souhaite être incinérée, les cendres, c'est propre. Le feu purifie tout, il vivifie comme il consumme ! Les petits vers trouveront bien autre chose à se mettre sous la dent. Dans mon cercueil - un modèle de base s'il vous plaît -, pensez à mettre un téléphone (chargé) au cas où je ne serais qu'endormie et afin que je puisse téléphoner à l'extérieur en cas de besoin vital. Et j'aimerais que mes cendres soient répandues... non non, je ne vous dirai pas où, une seule personne est dans la confidence...
Mais avant tout, j'espère qu'on pensera à vérifier que je suis bien morte. Que par exemple un beau chevalier, tel celui de la Belle au bois dormant, vienne m'embrasser pour tenter de m'arracher au sommeil définitif.
A propos de vérification, vous connaissez bien sûr l'origine de l'appellation "pompes funèbres" ?
A l'origine, on parlait de "croque-morts", c'était une charge qui se transmettait de père en fils, comme la charge de bourreau. Il s'agissait de mordre violemment ("croquer") un doigt ou un orteil du défunt qui, s'il ne réagissait pas à la douleur, était déclaré mort. D'où l'appellation "croque-mort".
Un jour, dans une petite ville aux environs de Paris, le défunt, un cul-de-jatte, avait eu les deux bras sectionnés dans un accident du travail.
En l'absence de frères, la fille unique du croque-mort, lui-même décédé quelques jours auparavant, n'avait pas pu refuser la charge dont elle venait d'hériter de son père. Une charge est une charge !
Elle se trouvait, perplexe, devant le cadavre (ou présumé tel à cet instant) et ne savait quel appendice "croquer" pour vérifier l'état létal de l'homme qui gisait devant elle. Elle n'avait pas le choix, elle devait remplir son office.
C'est depuis ce jour-là que les "croque-mort" sont devenus les "pompes funèbres".
Extrait de l'album Cendres de lune, Mylène Farmer chante Libertine
Cendre de lune, petite bulle d'écume
Poussée par le vent, je brûle et je m'enrhume
Entre mes dunes reposent mes infortunes
C'est nue que j'apprends la vertu
Je, je suis libertine
Je suis une catin
Je, je suis si fragile
Qu'on me tienne la main
Fendre la lune, baisers d'épine et de plume
Bercée par un petit vent, je déambule
La vie est triste comme un verre de grenadine
Aimer c'est pleurer quand on s'incline
Je, je suis libertine
Je suis une catin
Je, je suis si fragile
Qu'on me tienne la main
Quand sur mon corps, tu t'endors
Je m'évapore, bébé tu dors et moi j'attends l'aurore
Quand de mes lèvres tu t'enlèves, un goût amer
Me rappelle que je suis au ciel
Cendre de lune, petite bulle d'écume
Perdue dans le vent, je brûle et je m'enrhume
Mon corps a peur, la peau mouillée, j'ai plus d'âme
Papa, ils ont violé mon coeur
Je, je suis libertine
Je suis une catin
Je, je suis si fragile
Qu'on me tienne la main
Au lendemain de la Sainte Pipe, ce billet me semble tout-à-fait indiqué.
Ah tu me tues !
Rédigé par : L'Ours | 17 février 2010 à 09:00
"Tu me tues, tu me fais du bien..." (Hiroshima mon amour)
Eh oui, mon ami, quand on s'est lentement consumée, lorsque le feu s'est éteint, il ne reste qu'un goût de cendres dans la bouche !
Rédigé par : Caritate | 17 février 2010 à 10:24
Memento, homo, quia pulvis es et in pulverem reverteris.
J'aime le quinzième siècle, ses danses macabres, son pessimisme gai, voici donc la ballades des pendus de Villon.
Frères humains qui après nous vivez
N'ayez les coeurs contre nous endurciz,
Car, ce pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tost de vous merciz.
Vous nous voyez ci, attachés cinq, six
Quant de la chair, que trop avons nourrie,
Elle est piéca devorée et pourrie,
Et nous les os, devenons cendre et pouldre.
De nostre mal personne ne s'en rie:
Mais priez Dieu que tous nous veuille absouldre!
Se frères vous clamons, pas n'en devez
Avoir desdain, quoy que fusmes occiz
Par justice. Toutefois, vous savez
Que tous hommes n'ont pas le sens rassiz;
Excusez nous, puis que sommes transsis,
Envers le filz de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l'infernale fouldre
Nous sommes mors, ame ne nous harie;
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!
La pluye nous a débuez et lavez,
Et le soleil desséchez et noirciz:
Pies, corbeaulx nous ont les yeulx cavez
Et arraché la barbe et les sourciz.
Jamais nul temps nous ne sommes assis;
Puis ca, puis là, comme le vent varie,
A son plaisir sans cesser nous charie,
Plus becquetez d'oiseaulx que dez à couldre.
Ne soyez donc de nostre confrarie;
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!
Prince Jhésus, qui sur tous a maistrie,
Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie:
A luy n'avons que faire ne que souldre.
Hommes, icy n'a point de mocquerie;
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!
Rédigé par : Le Nain | 17 février 2010 à 12:42
J'allais le dire mais L'Ours, béni soit il encore et encore, fût plus prompt à la manoeuvre....
Te rends-tu compte, Caritate, à quel point tes billets attisent nos sonnets ?
:)
Rédigé par : Cath | 17 février 2010 à 19:40
A écouter, (Le Nain, peut-être connaissez-vous), ce poème dit et mis en musique par Léo Ferré où se mêle un autre poème : L'amour n'a pas d'âge. C'est magnifique.
Rédigé par : L'Ours | 18 février 2010 à 17:07
L'OURS : C'est peut-être magnifique, je n'en doute pas un instant avec un tel titre, mais je n'ai pas ça dans ma média-audio-vidéo-biblio-thèque ! A bon entendeur...
LE NAIN : Nous ne sommes pas tous des forts en thème ! A bon entendeur...
Rédigé par : Caritate Libertas | 18 février 2010 à 19:21