J'éprouve toujours un plaisir particulier à mettre un ou une Ch'ti à l'honneur, quand l'occasion se présente. Aujourd'hui, c'est cette grande dame de la télévison qui est sur le devant de ma scène.
Denise Glaser, née en 1920 à Arras (Pas-de-Calais) était une présentatrice et productrice de télévision. Très tôt, elle se découvre une passion pour la musique classique. Après guerre, elle travaille comme illustratrice sonore à la radion, recherchant des fonds sonores pour les producteurs d'émissions radiophoniques et télévisuels. Dans les années 1950, Jean D'Arcy, patron de la Radio Télévision Française, lui propose Discorama, émission d'information sur le disque (vinyle, pour ceux qui ne comprendraient pas ce que "disque" signifiait alors). Chaque dimanche à 12 h 30, les Français regardent cette émission qui se déroule dans une ambiance intimiste et novatrice. Les chanteurs, pour la première fois, peuvent s'exprimer. Pendant seize ans, cette grande dame parcourt les salles de spectacles à la recherche de talents nouveaux. Barbara, Gainsbourg, Lara, Le Forestier et bien d'autres lui doivent beaucoup, et beaucoup l'ont oublié !
L'émission est également restée célèbre pour son parti-pris de réalisation, qui consistait à filmer, le plus souvent, non pas la personne qui parle mais celle qui écoute, qu'il s'agisse de Denise Glaser ou de son invité. On obtenait ainsi des gros plans trahissant d'une manière étonnante les émotions des interlocuteurs.
En mai 68, Denise Glaser manifeste contre le parti gaulliste. Par trois fois, elle est interdite d’antenne par le ministre de l’Information de l’époque, pour ses idées trop à gauche. En 1974, le nouveau président de la République, Valéry Giscard d'Estaing, divise l'ORTF en différentes sociétés, et c’est le début pour elle d’une longue période noire. Elle se trouve privée définitivement d’antenne. La dernière de Discorama est diffusée le 6 janvier 1975.
Aucun producteur ne lui redonnera sa chance. Seules Catherine Lara et Barbara seront présentes pour ses obsèques au cimetière Saint-Roch de Valenciennes. Denise Glaser laisse derrière elle plus de 350 heures d’enregistrements.
C'était une grande émission de télévision... Evidemment bine en-dessosu du niveau de l'actuelle Nouvelle Star, si j'en crois les récits du blogueur Hervé Resse, mais Denise Glaser faisait avec les ses pauvres moyens, en un temps où la grande philosophe de Nouvelle Star Lio serait apparue en noir et blanc, quelle tristesse, et le futur académicien français Philipe Manoeuvre aurait pu ôter ses lunettes de soleil, puisque à la télé en N&B on était moins ébloui ; je ne savais pas que si peu de vedettes de la chanson avaient suivi son cortège funèbre. Johnny Hallyday avait dû être retenu par un gala, et ne ne savais pas non plus qu'elle était native d'Arras comme Bidasse et Robespierre.
Rédigé par : Grincheux Grave | 15 mai 2009 à 10:07
... et comme Violette Leduc, comme Vidocq qui naquit dans la maison voisine de celle où naquit Robespierre... et tant d'autres encore.
Les terres septentrionales de notre Hexagone ont toujours été fertiles en grands hommes et femmes d'exception. Ce n'est pas toi, GG, qui me contrediras, j'espère !
Rédigé par : Caritate Libertine | 15 mai 2009 à 10:48
Denise, approchez donc ici que je vous bise !
Tristesse se dit-elle de n'avoir nom Thérèse.
Bon, facile et éculé, mais je n'ai pu m'empêcher...
Pour le reste, courage et bonne humeur vous souhaite. J'ajoute un zeste de jolis mots jetés en jolie pluie. Puisés au hasard dans la discothèque d'un Youtubeur chez qui je me rends souvent:
http://www.youtube.com/watch?v=GL5ex7VwiPw
http://www.youtube.com/watch?v=GL5ex7VwiPw
Rédigé par : Roberto | 15 mai 2009 à 16:56
Je vous remercie d'avoir pensé à Denise Glaser en ce jour.
J'ai eu la chance de la connaître et nous sommes devenues amies (voir rubrique "à mes proches envolés" dans mon blog. Oui le monde de l'artistique est ingrat : nous étions peu à ses obsèques : Catherine Lara, Barbara, Marthe Mercadier et Pierre Bellemare ...
Merci mille fois.
Rédigé par : Florentine | 15 mai 2009 à 17:04
C'est un réel bonheur pour moi de rencontrer des êtres qui ont des goûts communs aux miens. Merci Florentine, vous avez eu bien de la chance de côtoyer Denise Glaser, nous n'avons plus d'émission de cette qualité. Et merci Roberto, pour René Char, quel poète ! Ne vous excusez pas de jouer avec les mots, c'est un jeu que j'apprécie follement !
Rédigé par : Caritate Libertine | 15 mai 2009 à 17:29