Viens, mon beau chat, sur mon cœur amoureux ;
Retiens les griffes de ta patte,
Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux
Mêlés de métal et d’agate.
Lorsque mes doigts caressent à loisir
Ta tête et ton dos élastique,
Et que ma main s’enivre du plaisir
De palper ton corps électrique,
Je vois ma femme en esprit ; son regard,
Comme le tien, aimable bête,
Profond et froid, coupe et fend comme un dard,
Et des pieds jusques à la tête,
Un air subtil, un dangereux parfum
Nagent autour de son corps brun.
Bastet, sous l’apparence d’une chatte ou d’une femme à tête de chatte, est la déesse de la musique et de la joie, généralement considérée comme une déesse bienfaisante. Elle incarne la féminité sereine, maîtresse du foyer et protectrice des naissances.
Son lieu de culte principal est à Bubastis. Là sont organisées des cérémonies accompagnées de réjouissances : danses, chants, musique... La consommation de vin est importante, car l'ivresse est une façon d'empêcher la déesse de réveiller la lionne qui sommeille en elle, capable de décapiter le serpent Apophis, dieu des forces du mal, qui tente de renverser la barque solaire.
Quelle coïncidence ! J'ai une magnifique Bastet sur mon bureau, dont le regard qui ne consent pas et l'attitude qui apaise, me rappelle que dans un chat assis tout peut être dit.
Cette offrande me vient d'une idolâtre qui m'est chère. Dommage qu'elle ne puisse pas me répondre, cela changerait des humides du clavier.
Rédigé par : JeanBalthazar | 07 mai 2011 à 21:10
Coïncidence, concordance, concours de circonstances, hasard... c'est pour moi une quasi habitude avec quelques proches.
Ce qui me surprend, par contre, JB, c'est qu'une idôlatre puisse t'être chère. J'avais cru jusqu'à présent remarquer :
1. le peu de cas que tu fais de la gente féminine, 2. un désir de totale indépendance
Alors, si celle-ci pratique l'idolâtrie à ton égard, je peine à comprendre qu'elle puisse présenter quelque intérêt à tes yeux et que n'aies pas déposé cette hiérodule sur le palier.
PS : le regard de Bastet est fascinant...
Rédigé par : Caritate | 07 mai 2011 à 21:50
Peu de cas mais quelques cas et je choisis en toute indépendance qui m'est cher ; l'idolâtrie en l'espèce n'a que peu d'intérêt. Souviens toi, douceur : je pratique avec la même ferveur les nécessaires évictions toujours plus nombreuses et de rares élections toujours plus précieuses.
Si il faut de tout pour faire un monde, cela ne justifie pas que l'on doive accepter n'importe quoi.
Hiérodule si il y a hiérophante.
Rédigé par : JeanBalthazar | 08 mai 2011 à 12:34
C'est vrai qu'il ne peut y avoir hiérodule sans hiérophante, ni adepte sans gourou, mais on peut idolâtrer sans que le sujet objet de l'idolâtrie y participe.
Rédigé par : Caritate | 08 mai 2011 à 15:57
Comme le dit Casmeze, il est plus facile d'avoir du ventre que du coeur ; voilà sans doute pourquoi il est si facile pour un cuistre pontifiant de jouer au hiérophante. Il se repait de l'abus de faiblesse, corrompant au-delà de la sanction des faits.
Traversant la vie comme une tache de merde se répand, il nous oblige à nous détourner incommodés que nous sommes et nous lui abandonnons le terrain de jeu désormais pollué.
Ils triomphent car ils sont le nombre.
Rédigé par : JeanBalthazar | 08 mai 2011 à 18:35
Pour que tu cesses de t'en prendre à l'humanité entière, et dans l'espoir de te mettre un peu de baume au coeur, je vais te caresser dans le sens du poil (je suis sûre que tu aimes ça) : ta culture me sidère, voilà qu'apparaît un Casmèze dont je n'ai jamais entendu le nom. Réflexe Google... Heureusement que nous échangeons sur le net, ce qui me permet d'apprendre un peu des bricoles au passage sur les sujets divers que tu abordes, parce que si nos échanges se faisaient "dans la vraie vie", je resterais la plupart du temps bouche bée devant l'étendue de tes connaissances ! Ne crois surtout pas que je me moque.
Rédigé par : Caritate | 08 mai 2011 à 19:27
Tout ce qui brille n'est pas or.
Et je connais des astres qui se contentent de réfléchir au lieu de briller.
Rédigé par : JeanBalthazar | 08 mai 2011 à 21:53
Endormons-nous, petit chat noir.
Voici que j'ai mis l'éteignoir
Sur la chandelle.
Tu vas penser à des oiseaux
Sous bois, à de félins museaux...
Moi rêver d'elle.
Nous n'avons pas pris de café,
Et dans mon lit bien chauffé
(Qui veille pleure.)
Nous dormirons, pattes dans bras.
Pendant que tu ronronneras,
J'oublierai l'heure.
Sous tes yeux fins, appesantis,
Reluiront les oaristys
De la gouttière.
Comme chaque nuit, je croirai
La voir, qui froide a déchiré
Ma vie entière.
Et ton cauchemar sur les toits
Te diras l'horreur d'être trois
Dans une idylle.
Je subirais les yeux railleurs
De son faux cousin, et ses pleurs
De crocodile.
Si tu t'éveilles en sursaut
Griffé, mordu, tombant du haut
Du toit, moi-même
Je mourrai sous le coup félon
D'une épée au bout du bras long
Du fat qu'elle aime.
Puis hors du lit, au matin gris,
Nous chercherons, toi, des souris,
Moi, des liquides
Qui nous fassent oublier tout,
Car au fond, l'homme et le matou
Sont bien stupides.
Charles Cros
Et dire que j'ai voulu appeler ma chatte Bastet...
Rédigé par : Le Nain | 09 mai 2011 à 07:47
Comme le disait Lacan : "Il faut la croire, mais ne pas y croire."
Et dire que j'ai voulu.
Rédigé par : JeanBalthazar | 09 mai 2011 à 08:43
"Et dire que j'ai voulu."
Des mots pleins de tristesse, de regret, de déconvenue, de crédulité bafouée, d'espoir déçu... et de colère aussi.
Rédigé par : Caritate | 09 mai 2011 à 08:53
Bof, elle s'est appelée Isis, je suis resté quand même dans l'Egyptien. Le chat actuel a un nom grec, mais Epaminondas a été rejeté, de même que Thrasybule, alors, c'est Léonidas, dit Léo. Le prochain sera romain, ou barbare. Une petite chatte appelée Ultrogothe ne serait pas pour me déplaire.
Rédigé par : Le Nain | 09 mai 2011 à 11:23
Spartacus !
Je trouve qu'il est dommageable de donner un nom (à un animal ou un individu) trop long, ce qui nécessite de le réduire généralement à sa première syllabe. Léonidas, c'est bien mieux que le trop commun Léo.
Rédigé par : Caritate | 09 mai 2011 à 11:51
Cestes, mais Leo est le lion latin !!
Rédigé par : Le Nain | 09 mai 2011 à 12:32