Lilith, mère des démons
Reine des succubes
(Charles Baudelaire)
Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l’abîme,
O Beauté ? Ton regard, infernal et divin,
Verse confusément le bienfait et le crime,
Et l’on peut pour cela te comparer au vin.
Tu contiens dans ton œil le couchant et l’aurore,
Tu répands des parfums comme un soir orageux ;
Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui font le héros lâche et l’enfant courageux,
Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien ;
Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,
Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.
Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques ;
De tes bijoux, l’Horreur n’est pas le moins charmant ;
Et, le Meurtre, parmi tes plus chères breloques,
Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement.
L’éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau !
L’amoureux pantelant incliné sur sa belle
A l’air d’un moribond caressant son tombeau.
Que tu viennes du ciel ou de l’enfer, qu’importe,
O Beauté ! monstre énorme, effrayant, ingénu !
Si ton œil, ton sourire,ton pied, m’ouvrent la porte
D’un Infini que j’aime et n’ai jamais connu ?
De Satan ou de Dieu, qu’importe ? Ange ou Sirène,
Qu’importe, si tu rends, - fée au yeux de velours,
Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! -
L’univers moins hideux et les instants moins lourds ?
Gustave Courbet, L'origine du monde
L'alpha et l'omega ?!!
Rédigé par : JeanBalthazar | 26 février 2011 à 22:18
Oui, des lèvres aussi, des lèvres savoureuses
Mais d'une chair plus tendre et plus fragile encor
Des rêves de chair rose à l'ombre des poils d'or
Qui palpitent légers sous les mains amoureuses.
Des fleurs aussi, des fleurs molles, des fleurs de nuit,
Pétales délicats alourdis de rosée
Qui fléchissent pliés sous la fleur épuisée
Et pleurent le désir, goutte à goutte, sans bruit.
Ô lèvres, versez-moi les divines salives
La volupté du sang, la vapeur des gencives
Et les frémissements enflammés du baiser.
Ô fleurs troublantes, fleurs mystiques, fleurs divines
Balancez vers mon coeur sans jamais l'apaiser
L'encens mystérieux des senteurs féminines.
Pierre Louýs
J'avais adoré les chansons de Bilitis, pas vous ?
Rédigé par : Le Nain | 27 février 2011 à 04:51
LE NAIN, dimanche, 9 heures, je ne tiens plus en place... Des rêves de chair rose à l'ombre des poils d'or... L'encens mystérieux des senteurs féminines. Ce blog devient-il un repaire d'érotomanes avertis ? Ah oui, encor, encor !
Rédigé par : Grincheux Grave | 27 février 2011 à 09:08
Il est temps d'éteindre l'incendie qui nous consume ce dimanche matin. Et dans deux heures ce sera l'heure de la messe.
Une découverte étonnante dans les facteurs déclencheurs de cancers buccopharyngés : la fellation et le cunnilingus ont pris le pas sur le tabac (NDGG : l'un n'empêche pas l'autre : fumer après l'amour tue) ! Le coupable est le papillomavirus, cause principale du cancer du col de l’utérus.
L’hypothèse d’un rapport entre les infections au virus du papillome humain et des cancers buccopharyngés (de la bouche et de la gorge) avait déjà été avancée par le professeur suédois Torbjörn Ramqvist de l’Institut Karolinska. Cette hypothèse vient d’être confirmée par le docteur Maura Gillison, professeur de médecine à l’Université d’Ohio.
En Europe, l’HPV le plus nocif est celui de type 16. Ce sont justement les personnes infectées par l’HPV et notamment par l’HPV-16 qui « ont un risque de cancer oropharyngé 32 fois supérieur à celui du reste de la population » selon le docteur Gillison. Elle ajoute également qu’avoir des rapports buccogénitaux avec plus de six partenaires multiplie le risque au moins par huit.
Rédigé par : Grincheux Grave | 27 février 2011 à 09:18
Pff, Grincheux, pourquoi nous gacher l'aube d'un beau dimanche avec des considérations bassement matérielles qui vont contraindre le gouvernement à faire voter un loi obligeant tous les mâles de plus de seize ans à se faire tatouer sur le sexe "Attention, sucer tue".
Voilà pour retrouver la poésie une des chansons de Bilitis intitulée les seins de Mnasidika:
Avec soin, elle ouvrit d'une main sa tunique
et me tendit ses seins tièdes et doux,
ainsi qu'on offre à la déesse
une paire de tourterelles vivantes.
'Aime-les bien', me dit-elle; 'je les aime tant!
Ce sont des chéris, des petits enfants.
Je m'occupe d'eux quand je suis seule.
Je joue avec eux; je leur fais plaisir.
Je les lave avec du lait. Je les poudre
avec des fleurs. Mes cheveux fins qui les
essuient sont chers à leurs petits bouts.
Je les caresse en frissonnant.
Je les couche dans de la laine.
Puisque je n'aurai jamais d'enfants,
sois leur nourrisson, mon amour; et,
puisqu'ils sont si loin de ma bouche,
donne-leur des baisers de ma part.'
Rédigé par : Le Nain | 27 février 2011 à 09:54
@ Le Nain. J'ai dans ma bibliothèque un exemplaire des Chansons de Bilitis délicieusement illustré.
@ GG. Ce que tu dis me réjouit. Je vais dorénavant garder dans mon sac - sait-on jamais ? - ma dernière analyse attestant que je ne suis pas porteuse du papillomavirus ! HIV et HPV, même combat !
Rédigé par : Caritate | 27 février 2011 à 10:45
Chère Caritate, qu'avez-vous déclenché là?! Un combat "érecto-fratricide" entre deux épicuriens... GG vs Le Nain. Cela donne envie de passer un bon dimanche...
Rédigé par : adamastor | 27 février 2011 à 11:25
Baise m'encor, rebaise moy et baise:
Donne m'en un de tes plus savoureus,
Donne m'en un de tes plus amoureus:
Je t'en rendray quatre plus chaus que braise.
Las, te pleins tu ? ça que ce mal j'apaise,
En t'en donnant dix autres doucereus.
Ainsi meslans nos baisers tant heureus
Jouissons nous l'un de l'autre à notre aise.
Lors double vie à chacun en suivra.
Chacun en soy et son ami vivra.
Permets m'Amour penser quelque folie:
Tousjours suis mal, vivant discrettement,
Et ne me puis donner contentement,
Si hors de moy ne fay quelque saillie.
Louïse Labé Sonnet XVIII
Rédigé par : cruella | 27 février 2011 à 12:17
A TOUS : Il est 12h30 ce dimanche, je réclame un cessez-le-feu (au cul) pour la pause du déjeuner dominical. Ensuite, feu à volonté !
Rédigé par : Grincheux Grave | 27 février 2011 à 12:38
Une sieste crapuleuse, alors ? Chouette !
Rédigé par : Caritate | 27 février 2011 à 13:53
- Doucement
- C'est toi ?
- J'ai faim
- A table
- Je veux
- Miam, miam
- Oh, ouiii
- Recommence
- Non, par là
- Lèche-moi
- Reste à la maison
- Bon choix
- Essaye encore
- Encore, s'il te plaît
- Prends-moi dans tes bras
- Jouons
- N'arrête pas
- Encore, encore
- Encore, s'il te plaît
- Tu te souviens de moi ?
- Viens, rentre
- Pas encore
- Waouh, maman
- Oui, oui
- Câline-moi
- Entrez à vos risques et périls
- Oh, mon Dieu
- Merci mon Dieu
- Je suis là
- Allons-y
- Trouve-moi
- Merci
- Bonjour
- Trop dur
- N'abondonne pas
- Tom ! Où est Brian ?
- C'est mieux
- Oui, là. Là. Comme ça.
(Eve Ensler, Les Monologues du vagin)
Rédigé par : Caritate | 27 février 2011 à 14:06
Oh là ! mais vous êtes tous en manque !en ce jour du seigneur
Rédigé par : Elibéran | 27 février 2011 à 16:14
Une femme s'enveloppe de laine blanche.
Une autre se vêt de soie et d'or.
Une autre se couvre de fleurs,
de feuilles vertes et de raisins.
Moi je ne saurais vivre que nue.
Mon amant, prends-moi comme je suis:
sans robe ni bijoux ni sandales,
voici Bilitis toute seule.
Mes cheveux sont noirs de leur noir
et mes lèvres rouges de leur rouge.
Mes boucles flottent autour de moi
libres et rondes comme des plumes.
Prends-moi telle que ma mère m'a faite
dans une nuit d'amour lointaine,
et si je te plais ainsi,
n'oublie pas de me le dire.
Rédigé par : cruella | 27 février 2011 à 17:03
Non je ne l'ai pas fait exprès :
http://banquetonfray.over-blog.com/article-l-origine-du-monde-de-courbet-66113193-comments.html
Rédigé par : Caritate | 27 février 2011 à 17:06