Le pigeon rouge
Le maire de Marseille ne sait plus quoi faire avec tous les pigeons dans sa ville. Il y a de la merde partout.
Un homme se présente et lui dit :
"Si tu ne me poses aucune question, je te libère des pigeons et ta ville retrouvera sa splendeur. Mais, si tu me poses une seule question, elle te coûtera la somme de 100 000 € !"
Le maire convoque le conseil municipal et, après quelques discussions, il est décidé d’accepter la proposition.
Le lendemain, l’homme se présente sur la place de la mairie et sort de son manteau un pigeon rouge. Le pigeon rouge s’envole au-dessus de la place, fait quelques cercles et voilà que tous les pigeons de Marseille se mettent à le suivre et quittent tous la ville pour de bon.
Après quelque temps, le pigeon revient seul et se pose sur l’épaule de l’homme.
Le maire, après une longue hésitation, lui dit :
"Incroyable, super, je suis fasciné ! Peu importe combien cela va nous coûter, je vais quand même vous poser une question : Auriez-vous aussi un arabe rouge ?"
Le pigeon solitaire
Philippe Martineau
Un pigeon s'aimait d'amour tendre…
Eh oui : l'un des deux,
car n'est pas l'autre qui veut.
Et ce seul, ne pouvant plus s'attendre,
était tout à s'en faire l'aveu.
— Comment ! s'écrie le Créateur,
au rite d'Onan tu fais fête,
alors que pour toi seul
tombent les colombes !
qu'à mon image j'avais faites.
— Seigneur, le vent les a plumées !
et voir ces roucoulettes
ne pondre qu'omelettes
n'incite guère à se pâmer.
— Choisis ma libellule, encore demoiselle :
fais-la choir de sa brise
et offre à son sillon ta semence et ton zèle
pour que mon horizon soit grand de vos petits.
— Mais l'onde où je me mire
a bien plus de facettes ;
et ce mouvant empire
vaut que je m'époussète…
— Y tremble une sirène,
entre humaine et voilier.
Va et vient en son lys comme abeille en tournée
et tu auras un fils qui portera tes traits.
— Je n'aime qu'un visage :
celui que me tend l'eau.
— Alors que cette peau n'est que ruine d'orage !
— Cette onde aussi a été faite à ton image...
— Puisque rien ne t'aura fait plier,
ne sois donc plus que trace.
Et qu'on élise une race encline à se multiplier.
Bon appétit, messieurs ! – Ô ministres intègres !
Conseillers vertueux ! voilà votre façon
De servir, serviteurs qui pillez la maison !
Donc vous n’avez pas honte et vous choisissez l’heure,
L’heure sombre où l’Espagne agonisante pleure !
Donc vous n’avez ici pas d’autres intérêts
Que remplir votre poche et vous enfuir après !
Soyez flétris, devant votre pays qui tombe,
Fossoyeurs qui venez le voler dans sa tombe !
– Mais voyez, regardez, ayez quelque pudeur.
L’Espagne et sa vertu, l’Espagne et sa grandeur,
Tout s’en va. – Nous avons, depuis Philippe Quatre,
Perdu le Portugal, le Brésil, sans combattre ;
En Alsace Brisach, Steinfort en Luxembourg ;
Et toute la Comté jusqu’au dernier faubourg ;
Le Roussillon, Ormuz, Goa, cinq mille lieues
De côte et Fernambouc, et les Montagnes Bleues !
Mais voyez. – Du ponant jusques à l’orient,
L’Europe qui vous hait, vous regarde en riant.
Comme si votre roi n’était plus qu’un fantôme,
La Hollande et l’Anglais partagent ce royaume ;
Rome vous trompe ; il faut ne risquer qu’à demi
Une armée en Piémont, quoique pays ami ;
La Savoie et son duc sont pleins de précipices.
La France pour vous prendre attend des jours propices.
L’Autriche aussi vous guette. Et l’infant bavarois
Se meurt, vous le savez. – Quant à vos vice-rois,
Médina, fou d’amour, emplit Naples d’esclandres,
Vaudémont vend Milan, Legañez perd les Flandres.
Quel remède à cela ? – L’État est indigent,
L’État est épuisé de troupes et d’argent ;
Nous avons sur la mer, où Dieu met ses colères,
Perdu trois cents vaisseaux, sans compter les galères.
Et vous osez !... – Messieurs, en vingt ans, songez-y,
Le peuple, – j’en ai fait le compte, et c’est ainsi ! –
Portant sa charge énorme et sous laquelle il ploie,
Pour vous, pour vos plaisirs, pour vos filles de joie,
Le peuple misérable, et qu’on pressure encor,
A sué quatre cent trente millions d’or !
Et ce n’est pas assez ! et vous voulez, mes maîtres[...]
On vend ton sceptre au poids ! un tas de nains difformes
Se taillent des pourpoints dans ton manteau de roi ;
Et l’aigle impérial, qui, jadis, sous ta loi,
Couvrait le monde entier de tonnerre et de flamme,
Cuit, pauvre oiseau plumé, dans leur marmite infâme !
Hugo. Ruy Blas
Rédigé par : Le Nain | 21 février 2011 à 18:07
Pas mal! Chapeau.
Bonne soirée
Rédigé par : Helene | 21 février 2011 à 20:55
Putain !
Rédigé par : Keepshortkeepsmart | 21 février 2011 à 21:21
@ Keep... Putain, dites-vous ! Est-ce moi que vous traitez ainsi ? Je suis l'offensée, j'ai donc le choix des armes, de la date et du lieu. Je vous les ferai prochainement savoir !
Rédigé par : Caritate | 21 février 2011 à 21:34
Etonnant
Qu'Onan
Qui passe la main en s'en allant
Laisse libre le champ
Au miroir d'antan
Où le destin m'attend
Le visage blême et le menton fuyant
Je ne suis plus un enfant, mais vieillard maintenant.
Rédigé par : LARDET | 21 février 2011 à 21:57
Votre accueil est gracieux et ma grossièreté gratuite : il ne saurait donc être question d'argent entre nous.
Rédigé par : Keepshortkeepsmart | 21 février 2011 à 22:14
Pluie de plumes plumes de pluie
Celle qui vous aimait n'est plus
Que me voulez-vous oiseaux
Plumes de pluie pluie de plumes
Depuis que tu n'es plus je ne sais plus
Je ne sais plus où j'en suis
Pluie de plumes plumes de pluie
Je ne sais plus que faire
Suaire de pluie pluie de suie
Est-ce possible que jamais plus
Plumes de suie... Allez ouste dehors hirondelles
Quittez vos nids... Hein ? Quoi ? Ce n'est pas la saison des voyages ?...
Je m'en moque sortez de cette chambre hirondelles du matin
Hirondelles du soir partez... Où ? Hein ? Alors restez
c'est moi qui m'en irai...
Plumes de suie suie de plumes je m'en irai nulle part
et puis un peu partout
Restez ici oiseaux du désespoir
Restez ici... Faites comme chez vous.
Rédigé par : Ditch | 22 février 2011 à 00:15
La colombe blessée
(Théodore de Banville)
Ô colombe qui meurs dans le ciel azuré,
Rouvre un instant les yeux, mourante aux blanches ailes !
Le vautour qui te tue expire, déchiré
Par des flèches mortelles.
Va, tu tombes vengée, ô victime, et ta soeur
Peut voir, en traversant la forêt d’ombre pleine,
L’oiseau tout sanglant pendre au carquois d’un chasseur
Qui passe dans la plaine.
Le jeune archer, folâtre et chantant des chansons,
Passe, sa proie au dos, par les herbes fleuries,
Laissant déchiqueter par les dents des buissons
Ces dépouilles meurtries.
Rédigé par : Jean-François | 25 février 2011 à 16:39