Le chat et l'oiseau
(Jacques Prévert)
Un village écoute désolé
Le chant d'un oiseau blessé
C'est le seul oiseau du village
Et c'est le seul chat du village
Qui l'a à moitié dévoré
Et l'oiseau cesse de chanter
Et le chat cesse de ronronner
Et de se lécher le museau
Et le village fait à l'oiseau
De merveilleuses funérailles
Et le chat qui est invité
Marche derrière le petit cercueil de paille
Où l'oiseau mort est allongé
Porté par une petite fille
Qui n'arrête pas de pleurer
Si j'avais su que cela te fasse tant de peine
Lui dit le chat
Je l'aurais mangé tout entier
Et puis je t'aurais raconté
Que je l'avais vu s'envoler
S'envoler jusqu'au bout du monde
Là-bas où c'est tellement loin
Que jamais on n'en revient
Tu aurais eu moins de chagrin
Simplement de la tristesse et des regrets
Il ne faut jamais faire les choses à moitié.
Paul Klee, Le chat et l'oiseau
Sainte-Appoline ne s'étonnera pas de te trouver plus féline que canine !...
Rédigé par : Dominique | 16 janvier 2011 à 00:13
Il ne faut rien faire que l'on ne soit pas prêt à assumer. Mieux, selon la célèbre formule "je restreins mes actions selon autrui, mais ne les étends que selon moi." Bon ou Mal étant des notions parmi les moins partagées, "la morale est une solitude", il nous reste à réfléchir sur le bon/utile et le mauvais/inutile, de la position éthique qui engage, ipso facto, l'individu à chercher le consensus dans le groupe auquel il appartient.
Plus loin, c'est la dimension esthétique d'une telle position qui est à discuter, ... plus loin ou plus tard.
Un chat assis dont vous croiseriez le regard, vous le dira parfois : pourquoi parler, se taire et les regarder suffit. Ronronner n'ajoute rien à l'affaire tant le coup de griffe n'est jamais loin (métaphore à l'usage des amateurs de chats, désolé pour les amateurs de clabaudage & queue remuante)
Rédigé par : JeanBalthazar | 16 janvier 2011 à 07:46
Mais comment savoir avec certitude ce que l'on pourra assumer ? Assumer dans le regard de l'autre, si l'on est en capacité de faire fi du jugement d'autrui. Assumer dans son miroir, si l'on n'a pas la crainte de se découvrir autrement que ce que l'on espérait de soi.
Un chat ne se pose pas ces questions !
Oui, Dom, je suis plus féline que canine, c'est un fait.
N'attachons pas trop d'importance au ronronnement qui, s'il semble nous remercier de nos caresses, n'est qu'un phénomène physiologique et ne traduit pas le plaisir du chat (il ronronne parfois à l'instant de sa mort, à moins que mourir soit un plaisir ?).
Il n'est pas toujours facile de regarder un chat dans les yeux, soit parce que ce que vous y lisez vous dérange, soit parce que lui-même détourne son regard. Pourquoi ?
En parlant de coup de griffe - quel hasard -, j'ai programmé une note pour le week-end prochain, qui sera le rendez-vous hebdomadaire de la poésie avec une illustration !
Rédigé par : Caritate | 16 janvier 2011 à 10:56
Assumer ? Les définitions ne manquent pas, mais toutes négligent la nécessaire sérénité avec laquelle cela doit se faire ; dans son for intérieur, l'âme doit rester égale s'il fallait faire face.
Le regard de l'autre peut être un lieu de projection, il difficile de faire la part de nous et de l'autre. Notre miroir est peut être la seule instance où nous sommes à nu ; vrais, donc.
Tout cela doit rester à sa juste mesure, car on ne saurait oublier l'essentiel : une bière et une femme au crâne plat.
Rédigé par : JeanBalthazar | 16 janvier 2011 à 16:45
Et deux blondes pour JeanBalthazar !
Rédigé par : Dinah | 16 janvier 2011 à 21:10
... dont une avec un crâne plat, j'insiste, question de confort.
Rédigé par : JeanBalthazar | 16 janvier 2011 à 23:06
.... pour poser la bière quand...
On connaît la suite !
Rédigé par : Dinah | 16 janvier 2011 à 23:13
Impossible de faire abstraction du regard des autres...
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 16 janvier 2011 à 23:49
"Certaines personnes voient la réalité et disent pourquoi ?
Moi je rêve à l`impossible et je dis pourquoi pas ?"
Rédigé par : JeanBalthazar | 17 janvier 2011 à 09:29
Ces deux termes sont-ils vraiment incompatibles ?
Rédigé par : Caritate | 17 janvier 2011 à 15:02