Je vis de grands moments de solitude : je viens de recevoir une offre de la Seuneuceufeu pour renouveler ma carte Senior en bénéficiant de 10 euros de réduction ! Une aubaine à ne pas manquer, tant il est vrai que je suis une grande voyageuse. Rendez-vous compte, j'ai pris une fois le train en un an ! Et j'ignore totalement si les "ouagons" du TGV auront un jour l'immense privilège de voir à nouveau mes fesses se poser sur leurs sièges. Pour l'instant, rien ne semble se profiler à l'horizon. Au printemps, j'attendais les beaux jours ; ils sont arrivés à la vitesse d'un escargot, mais sans laisser de trace sur le sol. Ils sont là, enfin, la chaleur, le soleil – je parle pour la région dans laquelle j'ai le privilège de vivre (disons plutôt habiter). Car vivre quelque part, c'est à mon sens habiter non seulement physiquement, mais mentalement, psychologiquement, ne pas rêver d'un ailleurs improbable.
Aucun voyage ne semble se profiler à l'horizon de l'été non plus, malgré les multiples invitations dont je bénéficie. "Je peux te loger", "je peux t'héberger", "bouge tes fesses", "quand viens-tu ?"... Merci merci c'est trop ! Pour que je bouge mes fesses, il me faudrait une solide motivation. Et faire fi de l’angoisse qui s’empare de moi quand je m’imagine dans un train en partance, ou seule dans une chambre d’hôtel. Même si seule dans une chambre d’hôtel n’est pas rédhibitoire, mais comme j’aime ma liberté, je ne vais pas chez les autres malgré leur insistance et leur gentillesse. Et il me faudrait aussi un peu d’énergie, chose qui me fait curieusement défaut depuis cet hiver. Ah ils ont raison à la Seuneuceufeu de me relancer pour la carte Senior, je suis bien une senior, seulement ladite senior ne bouge plus de son trou. A quoi cela sert-il, d’ailleurs, de voyager ?
Voyager, est-ce partir... et revenir ? Partir partir même loin, loin de la région du cœur... Ou est-ce : Partir un jour sans retour, effacer notre amour, sans se retourner, ne pas regretter, garder les instant qu'on a volés... Me voilà prête à participer à l'émission de Nagui, "N'oubliez pas les paroles" !
Et pourtant si, je vais prendre un train, bientôt. Je me suis promis de retourner dans ma région de naissance, dans ma région de cœur, revoir les lieux de mon enfance, les endroits où j’ai connu des instants de bonheur. Je reporte ce voyage depuis deux ans, il sera trop tard si je tergiverse encore… Bientôt, je ne voyagerai plus que du lit au fauteuil, et puis du lit au lit... Alors vite ! Bruxelles attends-moi, j’arrive, bientôt je prends la dérive… Chiche !
Je pourrrais te loger, tu fais quel volume ?
Rédigé par : Grincheux Grave | 10 juin 2010 à 12:21
Caritate: vous m'inquiétez avec cette note. Certes, elle a un humor bien ironique, mais je pense à une autre note sur le blog de Pépite.
Je comprend quand vous disez qu'on est chez soi là où est le coeur. Là, o'u j'avais le coeur (La Creuse, eh oui un trou perdu de la France) je l'ai su quand je l'ai quitté et cela m'a pris des années pour vivre/ calmer mon "Heimweh" ou mal du pays - un coin où pourtant aussi bien par certains habitant que par l'administration francaise j'étais considéré comme une "boche" qui doit retourner vivre dans son pays (pas mal pour une francaise laisser entendre dire ca). Là dernière fois, j'y étais en 2006 et je ne pourrais pas m'y rendre. Je n'ai pas les moyens financiers et puis, ce ne sera plus la Creuse que j'ai quittée. En 5 ans plein de choses changent.
J'ai vécu quelques années dans une "inertie", apparemment je me suis fait. Depuis quelques mois, cela va un peu mieux et quelque part j'accepte de revivre pour le reste de ma vie dans un endroit où je ne me sente pas chez moi (mais même où je suis née et grandi, je ne me suis jamais senti "chez moi" alors, je vais bien pouvoir continuer à vivre ainsi. On ne peut pas tout avoir et par rapport à beaucoup d'autres gens, j'ai beaucoup).
J'espère que vous vous sentirez en meilleure forme rapidement pour profiter de la vie, du temps avec ces petites joies quotidiennes.
Bonne journée
Rédigé par : Helene | 10 juin 2010 à 13:30
Hèlène, merci de votre gentillesse.
GG, merci de ton hospitalité, je ne prends pas beaucoup de place, 1/8 de mètre cube environ... et pas bien lourde non plus (si transport nécessaire).
Rédigé par : Caritate | 10 juin 2010 à 14:44
Honnêtement, voyager m'enquiquine. Je ne prends plus le train depuis qu'un imbécile a banni les wagons fumeurs, je ne prends plus l'avion parce que les contrôles sont trop emmerdants, et je n'aime pas trop conduire.
Je fais encore quelques efforts, mais de moins en moins et je préfère la compagnie de mon chat, qui est beaucoup plus intelligent que la plupart des bipèdes.
Bon, je vais faire un effort cet été, car mon épouse souhaite revoir la ville où est né son père. Nous irons donc à Budapest via Vienne, en voiture. Ce sont deux villes si belles, et j'ai en les voyant la nostalgie de l'Autriche-Hongrie.
Rédigé par : Le Nain | 10 juin 2010 à 15:22
Ah, les voyages, entre le chien qui vomit dans les routes de montagne, la voiture qui consomme 15l/100, les routes coupées, les erreurs d'aiguillage, il faut être motivé oui! Mais bon, je l'ai fait! J'aurais bien voulu passer dire coucou, on serait repartis ensemble... Bon, j'espère que la motivation reviendra de votre côté ; d'ici là, plein de bonnes choses.
Rédigé par : porcoleader | 10 juin 2010 à 16:28
Caritate, les voyages les plus aventureux sont souvent intérieurs ; les plus cruels aussi, parfois.
Ps: je n'ai rien de précis contre l'anarcho-milliardaire, mais il pourrait au moins épargner Baudelaire !
Rédigé par : JeanBalthazar | 10 juin 2010 à 21:18
Jean Balthazar, tu en as raté un mardi, fort intéressant...
Rédigé par : La fille du Père Noël | 10 juin 2010 à 21:35
MarieNoelle, tu vas finir sur le palier si tu continues !
Rédigé par : JeanBalthazar | 10 juin 2010 à 22:46