Le nom Thibault est plus connu que le prénom, et il est particulièrement répandu au Canada.
Ici, devons-nous nous contenter de Bernard Thibault, le leader charismatique de la CGT coiffé à la Jeanne d'Arc ?
Je préférerais rire avec Jean-Marc Thibault qui faisait, avec Roger Pierre, un sacré duo il y a une cinquantaine d'années ! Déjà !
Plus difficile est de rire avec François-Anatole Thibault, plus connu sous le nom d'Anatole France, écrivain, critique littéraire, engagé dans de nombreuses causes ! Prix Nobel de littérature en 1921 pour l'ensemble de son oeuvre, cette opera omnia fera l'année suivante l'objet d'une condamnation papale. Pas très étonnant quand on écrit : "Dieu vaincu deviendra Satan. Satan vainqueur deviendra Dieu." Sans aller jusqu'à le condamner, je n'ai pas pour lui une grande attirance. "Il faut qu'une femme choisisse : avec un homme aimé des femmes, elle n'est pas tranquille ; avec un homme que les femmes n'aiment pas, elle n'est pas heureuse." "Il est dans la nature humaine de penser sagement et d'agir de façon absurde." Non, je vous dis, ce n'est pas avec lui que l'on peut partager de bonnes séances de rigolade ! Son meilleur atout est à mon sens d'avoir donné son nom à une rue de la ville où j'ai vécu mes plus belles années (ah ! la jeunesse), rue que j'ai empruntée un nombre incalculable de fois pour me rendre à l'école ... de la vie.
Les huit romans (en cinq tomes) qui constituent Les Thibault, de Roger Martin du Gard, restent un bon souvenir de lecture de jeunesse et lui vaudront le prix Nobel de littérature. Deux frères, Antoine, brillant étudiant en médecine, carriériste, et Jacques, idéaliste et révolté, sont issus d'une famille bourgeoise du début du XIXe siècle. Tout les oppose et ils vivront toute leur vie dans l'incompréhension l'un de l'autre. Dans cette saga d'une famille bourgeoise, est dressé le portrait de la France de la Belle Epoque. L'intérêt de cette lecture réside aussi dans l'analyse psychologique poussée, l'étude des mentalités et la dénonciation de la guerre.
Deux téléfilms en ont été tirés, le premier en 1972 avec Charles Vanel dans le rôle du patriarche conservateur ; le second en 2003, avec un scénario modernisé par Jean-Claude Carrière et Joelle Goron, offre à Jean Yann le rôle du père autoritaire et brutal.
Quelques citations des Thibault
Il y a deux façons d'être spirituel : par l'esprit qu'on met dans ce qu'on dit, et par celui qu'on met dans sa manière de le dire.
Je ne peux pas admettre la violence, même contre la violence.
Où qu'il soit, où qu'il aille, l'homme continue à penser avec les mots, avec la syntaxe de son pays.
Si l'on ne fait pas le bien par goût naturel, que ce soit par désespoir; ou du moins pour ne pas faire le mal.
Une conviction qui commence par admettre la légitimité d'une conviction adverse se condamne à n'être pas agissante.
Fort bien, je prends l'offre au mot et adopte cette citation-ci de Roger Martin du Gard : " Mourir en laissant une oeuvre, ce n'est plus mourir autant. " Pour consulter l'oeuvre, le lien est http://grincheux.typepad.com/weblog/
Je rappelle à ce sujet, pure coïncidence, que je suis décédé hier 8 juillet d'une overdose de bambiturique. C'est expliqué dans mon oeuvre.
Rédigé par : Grincheux Grave | 09 juillet 2009 à 08:04
Pourras-tu me dédicacer un exemplaire de cette oeuvre posthume ? Merci.
Rédigé par : Caritate Libertine | 09 juillet 2009 à 10:19