Très jeune, Augustin est attiré par la philosophie. Il se rapproche des mouvements manichéens avant de se tourner vers le néoplatonicisme : il ne voit aucune contradiction entre le christianisme et le concept platonicien des "idées éternelles" qui, pour lui, sont partie intégrante du Dieu éternel. Cependant, il considère que l'histoire est en mouvement, s'opposant en cela à Platon pour qui elle est un processsus cyclique, niant par là même le caractère unique de Jésus-Christ et la promesse de son évangile. De la même manière, l'univers nous enseigne la sagesse de Dieu ; c'est par le savoir que l'homme s'éveille aux vérités de la sagesse éternelle. S'il pense que l'homme est libre de choisir entre le bien et le mal, il a besoin de la foi en Dieu pour faire le juste choix. Saint-Augustin a eu une influence importante dans la pensée chrétienne occidentale. Il a posé les fondements de la culture chrétienne. Il a défini les bases de la séparation des pouvoirs spirituel et temporel. Il a instauré le latin ecclésiastique. Il est à l'origine du mouvement réformateur, qui inspirera Calvin, Luther puis les jansénistes. Son ouvrage principal, Les Confessions (confessions directement à Dieu), est une autobiographie dans laquelle il raconte ses premiers péchés, ses premières débauches... sa rencontre avec Ambroise qui l'éloigne des manichéens, sa découverte du néoplatonicisme ; il y décrit sa conversion au christianisme. Sa doctrine s'appuie sur sa foi en Dieu mais ne combat pas la raison. Elle est une méditation de l'intelligence sur la création, le bien et la vertu.
"Est vrai ce qui est." "Aime, et fais ce que tu veux." "La mesure de l'amour, c'est d'aimer sans mesure." Et, plus spécialement pour l'Homme libre : "La liberté est le privilège des grands coeurs."
Je vais vous faire un aveu, cette fois très sérieusement ; je me sens en parfaite adéquation avec la pensée de Saint-Augustin, car je pense qu'"être libre, c'est servir par les forces de l'amour."
Bonsoir, j'essaie d'être fidèle. Pas facile car le temps me manque. Mais c'est toujours un plaisir de vous lire. A demain. Rob.
Rédigé par : Roberto | 27 mai 2009 à 21:05
Pas de souci, les infidèles sont (parfois) là.
J'aime bien Saint Augustin : un petit malin derrière la "bon dieuserie". Il faut replacer son inspiration dans le contexte historique ; V° siècle, la chute de Rome est consommée et le christianisme a du souci à se faire, ne serait ce qu'en terme de responsabilité : soit il est complice de la décadence impériale, et ce n'est pas bien, soit il n'a pas été capable de purifier le corps et l'esprit de l'empire, et ce n'est pas sérieux.
D'où cette idée géniale de séparer temporel et spirituel, la cité terrestre et la cité de dieu. Adieu l'unicité de l'Homme dans son action, désormais on l'attendra au tournant et il devra rendre des comptes.
Dieu devient l'inspecteur des travaux finis.
Etre libre, Caritate, vaste programme ; c'est être servi par les forces de l'amour avant que de servir car il faudra bien t'aider à briser tes chaines avant que de prétendre à prendre ton envol.
"L' Homme infidèle est souvent un fidèle à la recherche de son idéal ; il y aurait lieu de louer cette persévérance."
Rédigé par : Le Pilier de Mine | 27 mai 2009 à 23:16
PdM, cette citation est-elle d'un homme célèbre ou de toi (avant que tu le sois devenu) ? Il y aurait là matière à débattre. Fidélité ou infidélité à qui ? A soi-même ? Alors oui, il est concevable de louer cette persévérance à rechercher son idéal.
Opposer le corps et l'esprit, c'est chercher la facilité. Il est bien plus difficile de garder toujours le compas et l'équerre entrelacés... C'est ainsi que nous sommes réellement des humains qui faisons vivre en nous notre part de divinité.
Rédigé par : Caritate Libertine | 28 mai 2009 à 11:16
Les guillemets sont là pour te répondre.
La facilité dont tu parles est justement augustinienne, celui avec qui tu te sens en adéquation, parfois.
La voute étoilée devrait nous rappeler que garder les pieds sur terre ne doit pas nous dispenser de regarder plus haut. Hélas, humain, trop humain comme dirait l'autre.
Rédigé par : Le Pilier de Mine | 28 mai 2009 à 22:22
Regarder la voute étoilée ne doit pas nous empêcher de voir la merde dans laquelle nous sommes en train de marcher.
Rédigé par : Caritate Libertine | 29 mai 2009 à 06:27
En voilà une bonne raison de céder à ma passion des librairies ...un nouvel ami m' attend : Saint Augustin . Et je lui parlerai de vous ! ( sourire) .
J'aime beaucoup cette citation sur l'homme infidèle de PdM .
P.S. Merci pour votre passage sur mon blog . Votre commentaire m'a touchée !
J'ai bien de la chance de découvrir un blog de qualité comme le vôtre.
Je savoure ...et je reviendrai .
Rédigé par : julie | 29 mai 2009 à 18:59
Justement Caritate, le travail sur la verticalité est avant tout une tentative d'echapper à la merde qui trop souvent oblitère la part de divin.
Je radotte, mais j'apprecie beaucoup cette poésie de William Blake :
" Voir un monde dans un grain de sable
Et un Ciel dans une Fleur sauvage
Tenir l’Infini dans la paume de la main
Et l’éternité dans une heure."
Autant dire qu'il ne faut ni attendre la civitas dei, ni être pris par les effluves merdeuses de nos pas, pour accèder à cela.
Rédigé par : Le Pilier de Mine | 29 mai 2009 à 19:25
ICI ET MAINTENANT
Rédigé par : Caritate Libertine | 29 mai 2009 à 22:22
« Il est donc établi qu'à la fois rien ne peut être enseigné sans signes et qu'il convient de préférer la connaissance elle-même aux signes par lesquels nous connaissons, même si tout ce qui est signifié n'est pas préférable à son signe. »
Saint Augustin, "Le Maître 31"
Rédigé par : Sèrgi | 15 juin 2009 à 13:01