Véronique, ça rime avec Dominique. Vous connaissez la suite ? Mais restons chastes et purs !
Le prénom Véronique est dérivé du prénom grec Beronikê, mais il est aussi apparenté aux mots latins vera icon, que l'on peut traduire par "image vraie". La sainte qui porte ce nom aurait essuyé le visage du Christ avant qu'il soit crucifié.
Plutôt que d'évoquer telle ou telle Véronique du monde de la chanson ou de la télévision, je privilégie dame Nature... et la véronique, plante qui compte une centaine de variétés. La Petite Flore, des sieurs Bonnier et de Layens, tout petit livre datant du début du siècle dernier, m'apprend que cette plante fait partie des scrofularinées (!). De la véronique arbustive, ou hébé (du nom de la déesse grecque de la jeunesse, l'épouse d'Hercule), plante vivace aux fleurs en épis, au feuillage panaché de blanc, qui colore nos jardins tout l'été en violet, bleu, blanc, rose... à la véronique officinale, plante rampante cette fois, qui entrait dans la composition du "thé suisse" du Codex en 1949. Les herboristes (profession "dommagement" en voie de disparition en France) et les phytothérapeutes l'utilisent pour soulager les voies aériennes supérieures (toux, rhume, bronchite, asthme), apaiser les crampes d'estomac, traiter les affections cutanées, combattre la fatigue tant physique qu'intellectuelle, atténuer les rhumatismes...
Une panacée, cette véronique ! Tout cela parce qu'elle contient des iridoïdes (aux propriétés antimicrobiennes), des flavonoïdes (aux propriétés antioxydantes), des tanins (ça, vous connaissez, il y en a dans le vin rouge !), du mannitol (diurétique), des acides organiques (fonction acide -COOH). Une panacée universelle, diront certains, ne craignant pas le pléonasme ! Même des vétérinaires s'en servent, c'est vous dire ! Ah, si elle pouvait guérir de la grippe et de la gastro, elle serait bien utile en ces temps d'épidémies !
A propos du prénom Véra (Fête : le 18 Septembre)
Étymologie : Issu du slave viera, la foi, vertu théologale qui fut attribuée dans plusieurs langues comme prénom (Faith en anglais, Fidèle en espagnol et même Foy en français).
Vera a été très répandu en Russie depuis le Moyen Âge jusqu'au début du XXe siècle. Il a été adopté dans plusieurs autres pays, en particulier en Angleterre vers 1870 où il fut très à la mode jusqu'en 1920. En France, ce prénom n'a jamais été fréquent mais, depuis les années 1920, il est cependant attribué régulièrement chaque année. Selon une ancienne et pieuse légende, sainte Véra (Foi) et ses sœurs Nadège (Espérance) et Liubbe (Charité) auraient été martyrisées avec leur mère Sophie (Sagesse) au IIe siècle, lors des persécutions entreprises sous l'empereur Hadrien.
Rédigé par : cruella | 04 février 2009 à 17:36
Cruella, un grand merci pour ces pieux renseignements ! Si je connais bien ces trois vertus théologales, j'ignorais l'existence de ces trois soeurs Véra, Nadège et Liubbe, filles de Sophie, ce qui ne m'étonne guère. Cette Sagesse n'aurait-elle pas elle-même deux soeurs répondant au nom de Force et Beauté ?
Rédigé par : Caritate Libertas | 04 février 2009 à 18:00
Une petite précision:
La deuxième soeur de Véra s'appelait Lyubov (Amour). Liubbe ou plus exactement Liubba, est le diminutif du prénom Lyubov. Le diminutif du prénom est utilisé en famille et entre ami(e)s, pratique courante chez les russes. J'aurais dû vérifier ce petit détail avant, mais bon, vaux mieux tard que jamais. Vous n'allez pas m'en vouloir, n'est-ce pas?
Rédigé par : cruella | 04 février 2009 à 22:35