Solstice d'été, le jour le plus long de l'année dans l'hémisphère nord, qui donne lieu à des réjouissances, fêtes païennes ou religieuses ; depuis le solstice d'hiver, la lumière n'a cessé de croître, nous donnant l'espoir naïf que nous nous dirigions vers un monde plein de promesses. Comme le soleil dans sa course, nous allions crescendo vers un peu plus de bonheur, vers la réalisation de quelques-uns de nos rêves...
Mais le solstice d'été, c'est le moment de la bascule.
A partir de maintenant, les jours commencent à perdre inexorablement quelques minutes d'ensoleillement, quelques instants de clarté, pour nous renvoyer peu à peu dans les ténèbres. Voici venu le moment où nous amorçons une lente descente vers la réalité de notre vie ordinaire, vers la tristesse de l'inaccompli. Car nous avons conscience que ce qui n'a pas été réalisé quand nous nous croyions en expansion n'a plus guère de chance de l'être dès lors ; nous sommes contraints de faire une croix sur nos chimères. Nous avons quitté la route du soleil et déjà l'ombre envahit nos coeurs.
Au solstice d'été, ite missa est.
La terre s'appelle Jean
(Pablo Neruda)
Derrière les libérateurs se trouvait Jean
qui travaillait, pêchait et combattait,
dans sa menuiserie ou sa mine humide,
Ses mains ont labouré la terre et mesuré les chemins,
Son squelette est partout.
Mais il vit. Il est revenu de la terre. Il est né.
Il est né de nouveau comme une plante éternelle.
Toute la nuit impure a tenté de le recouvrir
et aujourd'hui dans l'aurore
il impose ses lèvres indomptables.
On l'avait enchaîné, et il s'est fait soldat décidé.
On l'avait blessé, et le voici sain comme une pomme.
On lui avait coupé les mains, et aujourd'hui il s'en sert pour frapper.
On l'avait enterré, et il marche et chante avec nous.
Jean, ce seuil est à toi, et à toi ce chemin
La terre est à toi, peuple,
la vérité est née avec toi, de ton sang.
On n'a pas pu t'exterminer.
Tes racines,
arbre d'humanité,
arbre d'éternité,
l'acier les défend aujourd'hui,
ta grandeur elle aussi les défend aujourd'hui
contre les morsures du loup agonisant.
Peuple, de la souffrance l'ordre est né.
De l'ordre est né ton drapeau victorieux.
Hisse-le avec toutes ces mains qui tombèrent,
Défends-le avec toutes ces mains qui s'unissent
et que vers la lutte finale, vers l'étoile,
avance l'unité de tes visages invincibles.
Janus
Patulcius et Clusius
Dr Jeckyll et Mr Hyde
Mi-ange, mi-démon
Père Noël et père Fouettard
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