Quand nous éprouvons du désir, nous espérons atteindre du plaisir !
Contentement, allégresse, liesse, jubilation, félicité, aise, ravissement, béatitude, bonheur, joie, bien-être, satisfaction, délectation, jouissance, euphorie, régal, amusement, distration, divertissement, réjouissance, jeu, récréation, fête, ébats, passe-temps, partie, agrément, charme, délice, lascivité, concupiscence, volupté, sensualité, luxure, gourmandise appétit... voilà les mots associés à "plaisir".
L’être humain a des besoins. Le plaisir provient de la satisfaction des besoins, qu'ils soient physiques, intellectuels, moraux, sexuels...
Le plaisir est-il un droit ? Je l'espère, même s'il doit comporter certaines limites.
Le plaisir donne-t-il du bonheur ? Oui, mais d'une manière éphémère, puisqu'il procure une satisfaction ponctuelle et limitée dans le temps.
Je m'aperçois que je n'ai guère de plaisir à rédiger cette note. Pourquoi l'écrire alors ? Ce matin, j'ai envie de prendre du bon temps, le printemps est là, mon plaisir ne réside pas dans l'écriture mais dans des plaisirs plus "matériels", plus sensuels (je n'ai pas dit sexuels), caresser mon chat qui ronronne... de plaisir, respirer le parfum des giroflées, contempler les yeux, les mains d'un être cher, écouter le dernier album de Paul Simon ou d'autres musiques auxquelles mon oreille est sensible, déguster à l'apéro des bouchées aux speculoos (ceux qui connaissent apprécieront...) ; bref mettre en émoi tous mes sens pour le plaisir de me sentir vivre.
"En amour, le plaisir que j'éprouve est pour moi secondaire. Ma sensualité se satisfait fort bien du plaisir que je donne", disait Sacha Guitry. Faudrait pas exagérer non plus !
Parler de plaisir sans évoquer l'orgasme serait une faute impardonnable, d'autant qu'il s'agit d'un domaine dans lequel la femme est supérieur à l'homme :
1. elle peut simuler
2. elle est capable d'en éprouver plusieurs à la suite
Et toc !
Mais comment appelle-t-on celui qui envisage les choses du seul point de vue du plaisir esthétique, celui qui fait les choses, non pas en professionnel, mais en amateur ? La réponse dans quelques jours...
Pour patienter, ce poème évocateur, de Denyse de Magny
Je t'aime, ô mon amant
Ma chair émue garde le souvenir de ton baiser
Baiser doux et subtil, tendre et profond
J'ai la hantise de ta chair pénétrant ma chair
Tu m'as fait tienne
J'ai nié le pouvoir de la chair
Blasphème !
Ô chair, divine chair
Sois bénie
Je me sens lasse
Délicieusement lasse
Je niais la volupté,
Ô crime, je t'avais reniée, ô volupté !
Je te célèbre aujourd'hui sur le mode majeur et sur le mode mineur
Ce soir je renais à l'amour
Vibration divine
Je me sens lasse, infiniment lasse
De la bonne fatigue,
De la fatigue sacrée
J'ai reçu le baiser de la communion
Et bu l'eau du baptême
Je suis ivre d'amour
Ton baiser savant et répété
A fait sourdre des profondeurs de mon être
Où il croyait pour toujours sommeiller,
Le désir ancestral des faunesses,
Ah! verse-moi, verse-moi l'ivresse
Prends-moi, prends-moi toute en ta caresse
De nos corps confondus s'élève une odeur de folie
Tes baisers ont fait chanter toutes les cordes
De mon corps tendues comme une harpe
Et je m'ouvre en un suprême appel
Pour recevoir l'offrande de ton amour
"Le plaisir donne-t-il du bonheur ?" Seulement si le plaisir est conscientisé ; alors il n'y a pas d'éphémère et la répétition inassouvie de la décharge.
D'un autre côté, si à chaque fois que l'on tire sa crampe, il faut aussi se taper lagarde, michard et denyse ...
De l'ambivalence ...
Rédigé par : JeanBalthazar | 15 avril 2011 à 08:28
Denyse ou Sapho, si tu préfères !
"...
Soudain, au coeur de ma chair,
Un feu invisible a glissé.
Mes yeux ne voient plus rien de clair,
A mon oreille un bruit a bourdonné.
Je suis de sueur inondée,
Tout mon corps se met à trembler,
Je deviens plus verte que l'herbe,
Et presque rien ne manque encore
Pour me sentir comme une morte."
Rédigé par : Caritate | 15 avril 2011 à 08:49
http://ditchlakwak.unblog.fr/index.php?s=le+coeur+dans+le+regard
Rédigé par : Ditch | 15 avril 2011 à 09:18
Vous connaissez tous le sonnet d'Arvers, mais vous ignorez probablement que Victor Hugo en a fait un pastiche grivois que voici:
Son con est sans secret, sa vulve est sans mystère,
Mais j'ai pris cette nuit, en un moment son cul.
Elle était endormie, aussi j'ai dû me taire,
Celle à qui je l'ai fait n'en a jamais rien su.
Hélas ! j'aurai piné près d'elle inaperçu,
Sans me l'asticoter et pourtant solitaire ;
J'aurais planté mon bout dans cette jeune terre,
Et sans rien demander elle aura tout reçu.
En elle, à qui Dieu fit la fesse douce et tendre,
Je suivrai mon chemin, me distrayant d'entendre
Ce bruit que dans la glaise on fait à chaque pas.
Au postère de voir ma semence fidèle
Elle dira, vidant son cul tout rempli d'elle :
"Quel est donc ce blanc d'oeuf ?" et ne comprendra pas...
Rédigé par : Le Nain | 15 avril 2011 à 09:19
Je vais de surprise en surprise...
Rédigé par : Caritate | 15 avril 2011 à 09:45
Il n'y a pas que ce cochon de Victor, grand trousseur de jupons devant l'éternel qui a chanté le sexe féminin. Ronsard, qui passe généralement pour un barbon, l'a fait aussi.
Je te salue, Ô merveillette fente,
Qui vivement entre ces flancs reluis ;
Je te salue, Ô bienheureux pertuis,
Qui rend ma vie heureusement contente !
C'est toi qui fais que plus ne me tourmente
L'archer volant qui causait mes ennuis ;
T'ayant tenu seulement quatre nuits
Je sens sa force en moi déjà plus lente.
Ô petit trou, trou mignard, trou velu,
D'un poil folet mollement crespelu,
Qui à ton gré domptes les plus rebelles :
Tous vers galans devraient, pour t'honorer,
A beaux genoux te venir adorer,
Tenant au poing leurs flambantes chandelles !
Rédigé par : Le Nain | 15 avril 2011 à 10:08
Paul Verlaine avec "Balanide II" est assez subtil et poétique aussi. Putain ! Je comprends que Arthur se soit tiré à l'autre bout de l'Afrique !
Rédigé par : JeanBalthazar | 15 avril 2011 à 10:47
Je préfère "Balanide IV"
Rédigé par : Caritate | 15 avril 2011 à 10:59
Amis du club de poètes, bonjour. De retour ce vendredi 15 avril pour un passage d'une demi-heure à mon bureau entre deux séries de rendez-vous extérieurs, je me suis dit, tiens, allons rapidement faire un tour du côté de chez CARITATE, s'il y a du neuf... je n'aurais jamais dû, j'en suis tout retourné, le rose me monte aux joues, j'ai envie de décider d'annuler mes RDV suivants pour aller me vautrer avec vous dans une anthologie de la poésie polissonne. Au lieu de cela, dans une heure faut que je sois à la rédaction du Figaro pour une présentation ; comment faire pour chasser de mes pensées tout ce que je viens de lire ?
PS : j'aime bien quand LE NAIN commence son commentaire par "Vous connaissez tous le sonnet d'Arvers... "(sans point d'interrogation) ; oui bien sûr nous le connaissons, mais tu peux simplement nous le remettre en mémoire ? C'est gentil...
Rédigé par : Grincheux Grave | 15 avril 2011 à 13:28
Ce n'est pas avec le sonnet d'Arvers que tu passeras du bon temps ce week-end ; son pastiche est bien plus intéressant.
"Mon âme a son secret, ma vie a son mystère,
Un amour éternel en un moment conçu :
Le mal est sans espoir, aussi j’ai dû le taire,
Et celle qui l’a fait n’en a jamais rien su.
Hélas ! j’aurai passé près d’elle inaperçu,
Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire.
Et j’aurai jusqu’au bout fait mon temps sur la terre,
N’osant rien demander et n’ayant rien reçu.
Pour elle, quoique Dieu l’ait faite douce et tendre,
Elle suit son chemin, distraite et sans entendre
Ce murmure d’amour élevé sur ses pas.
À l’austère devoir, pieusement fidèle,
Elle dira, lisant ces vers tout remplis d’elle
"Quelle est donc cette femme ?" et ne comprendra pas."
Ecoute plutôt le MP3 de Prince, qui t'évoquera, je te le souhaite, de bons moments. Et quitte à te vautrer dans quelque chose, choisis plus vivant qu'une anthologie même polissonne. Tu parlais, il y a quelques jours, d'une personne qui suce, avale et en redemande. Alors, qu'est-ce que tu attends pour être heureux, qu'est-ce que tu attends pour faire la fête ?
Rédigé par : Caritate | 15 avril 2011 à 13:59
"Mon Dieu je me repens d'avoir si mal vécu / Je fais vœu désormais de ne foutre qu'en cu"
Théophile de Viau (1590-1626) dans "Parnasse satyrique"
Rédigé par : Grincheux Grave | 16 avril 2011 à 10:30
En ce temps-là, on mourait de la vérole ; aujourd'hui du sida !
Rédigé par : Caritate | 16 avril 2011 à 11:19