Aphrodisiaque : alchimie utilisée pour stimuler le désir sexuel. Le mot aphrodisiaque vient du grec aphrodisiakos, du nom de la déesse de la beauté et de l'amour, Aphrodite.
Aphrodite serait née de la mer fécondée par le sexe d'Ouranos, tranché par Cronos : "Tout autour, une blanche écume [le sperme] sortait du membre divin. De cette écume une fille se forma."
On répertorie un nombre incalculable de substances dites aphrodisiaques, qui sont la plupart du temps des placebos... Il suffit d'y croire. Coué quand tu nous tiens !
Il paraît que le chocolat est aphrodisiaque, et je veux bien le croire, ne serait-ce que par le plaisir qu'il procure quand il fond (ou crépite) dans la bouche. Les huîtres également... leur consistance peut-être, évocatrice d'autre substance ?
Parallèlement à l'augmentation croissante des ventes de Viagra, les laboratoires pharmaceutiques tentent de mettre au jour des substances pour augmenter la libido défaillante des femmes, surtout après la ménopause. Henri IV qui affirmait : "Jusqu'à quarante ans, j'ai cru que c'était un os", n'aurait pas eu, lui, besoin de Viagra, mais en était-il de même de tous ses sujets ? Le stress lié à la dictature de la performance a des répercussions sur le bas-ventre de l'homme (et de la femme, mais ne se manifeste pas aussi "visiblement") et très vite la question angoissante est posée : "Est-ce que ça va fonctionner la prochaine fois ?" Un cercle vicieux (!) s'installe. "À qui l'imagination a fait une fois souffrir cette honte […], il rentre en fièvre et dépit de cet accident qui lui dure aux occasions suivantes", écrivait déjà Montaigne, qui eut vite fait de comprendre que le membre viril n'est pas des plus dociles et ne répond pas toujours aux ordres qu'on lui donne . "On a raison de remarquer l'indocile liberté de ce membre, s'ingérant si importunément, lorsque nous n'en avons que faire, et défaillant si importunément, lorsque nous en avons le plus affaire, et contestant de l'autorité si impérieusement avec notre volonté, refusant avec tant de fierté et d'obstination nos sollicitations et mentales et manuelles."
Le Nouve Obs titrait il y a peu : "Régime sans sexe". L'hebdomadaire fait le constat qu'au Japon les hommes délaissent leurs épouses dans des proportions inquétantes, préférant fréquenter des salons spécialisés où ils peuvent trouver leur plaisir sans faire l'amour mais simplement en éjaculant, à moins que, en manque d'affection, ils ne dépensent 10 euros de l'heure à caresser des chats... Aux Etats-Unis, l'abstinence est courante, pour des raisons diverses : stress, manque de temps et... obésité. Il y a même des regroupements en associations de "no sex", quelque peu prosélytes.
Et voilà qu'en France, pays de l'amour courtois, l'abstinence choisie tend aussi à se répandre. Jusqu'où ?
Les hommes, devant la propagation de la pornographie - "bordel virtuel" -, doutent de plus en plus de leur sexualité. Et les femmes réclament leur droit à la jouissance. La complicité qui devrait régner entre un homme et une femme est remplacée par la compétition. Alors, si faire l'amour est plus pénible que jouissif, on démissionne. Dans certains couples, qui n'ont plus de rapports sexuels depuis des mois, voire des années, il peut y avoir jouissance, mais ni coit ni copulation. Des "asexuels" choisissent l'abstinence, mais pas obligatoirement définitive. Heureusement pour eux ! Et ils ne refusent pas l'érotisme. Ouf !
Et que dire du pauvre homme qui devait subir l'épreuve du congrès pour prouver sa virilité.
Rédigé par : Le Nain | 26 janvier 2011 à 12:17
"Jamais la biche en rut n’a pour fait d’impuissance
Traîné du fond des bois un cerf à l’audience ;
Et jamais juge entre eux, ordonnant le congrès,
De ce burlesque mot n’a sali ses arrêts"
Ces vers de Boileau n’ont pas été sans influence sur l’abolition d’une coutume que la morale condamnait.
Rédigé par : Gérard | 26 janvier 2011 à 16:06
Voilà encore un domaine où je n'y entends rien, mais bon, paraît que ça rend sourd!
Rédigé par : porcoleader | 26 janvier 2011 à 20:10
l'épreuve du congrès ? c'était quoi ?
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 28 janvier 2011 à 00:18
Un mari accusé d'impuissance par son épouse devait prouver sa virilité devant un aréopage. En ces d'échec, le mariage était dissous, car la non-consommation était un motif d'annulation. Cette pratique fut abolie sous Louis XIV.
Une anecdote célèbre dont j'ai oublié le nom des protagonistes dit qu'un homme échoua à ce congrès, et eut les pires difficultés à se remarier malgré le fait qu'il eut fait sept enfants à sa concubine. Il faut savoir qu'un homme qui avait échoué ne pouvait pas reconvoler.
Un bon roman est sorti l'an dernier, qui s'intitule justement Le congrès.
Rédigé par : Le Nain | 28 janvier 2011 à 14:52
Lorsque l'on pique ma curiosité, je fais des recherches.
Il s'agit du marquis de Langey. C'est grâce à lui, et au scandale qui suivit son interdiction de se remarier, que le procureur Chrétien François de Lamoignon obtint du parlement la suppression de l'épreuve du congrès en 1677.
Merci qui ? Merci Wiki !
Rédigé par : Caritate | 29 janvier 2011 à 12:18