Courez, braves gens, c'est la dernière ligne droite pour acheter vos cadeaux pour Noël ! Arpentez les trottoirs de la ville, sillonnez les allées des galeries marchandes... C'est la bousculade, on croirait les soldes, et pourtant c'est la crise, les citoyens sont fauchés ! Oui, mais comment résister à offrir des cadeaux à ceux qui nous sont chers ?
Nos blogueurs bien-aimés ont commencé depuis quelque temps, déjà. La Pin'up, chaque jour, offre des cadeaux virtuels, fort bien choisis, et qui font mouche à chaque fois à leurs heureux destinataires. Le Grincheux fait se côtoyer journellement un cadeau pour monsieur, à faire pâlir de jalousie toutes les nanas que nous sommes, et un cadeau pour madame, à donner envie de mordre ; c'est son calendrier de l'avent, oui ; et après ? D'autres nous ont offert leur retour dans la blogosphère, et je ne citerai que Lenonce qui a ouvert largement les portes de sa maison close, nous invitant à y pénétrer pour nous y réchauffer.
Où est passé Noël avec son symbolisme ? Il faut con-som-mer ! Faire bombance le soir du réveillon, remettre le couvert le lendemain. Il fut un temps, fort reculé j'en conviens et que je n'ai quand même pas connu, où l'on offrait une orange aux enfants, assortie d'un jouet fait main, par le papa pour un garçon, par la maman pour une fille. Et les enfants étaient heureux, puisqu'ils recevaient un témoignage d'amour. Maintenant, le père Noël reçoit de longues lettres lui demandant toutes les dernières nouveautés dont la télévision nous fait miroiter les bienfaits ; le sobre nounours pour les bébés est largement concurrencé par toute une famille de peluches venues de tous les horizons. Et l'âge ne rend pas plus résistant devant la tentation, celle des gadgets high-tech en particulier - si t'as pas de smartphone à 20 ans, t'as raté ta vie...
Pourquoi faire un cadeau ? Les motivations sont diverses.
Donner pour donner, est-ce la seule façon d'aimer ? Le cadeau que l'on fait est un reflet de notre personnalité. Certains glanent tout au long de l'année des idées de cadeaux qu'ils pourront faire le moment venu ; ils sont attentifs aux goût de chacun et veulent leur témoigner l'importance qu'ils ont à leurs yeux. D'autres achètent au dernier moment, par convention, le cadeau qui se présente, celui qui est à la mode, celui qu'il faut offrir ; ils se préoccupent peu de l'autre. D'autres encore vont plus loin, ils n'offrent rien, jamais, prétextant qu'ils sont anti-consommation ; mais eux-mêmes apprécient-ils d'en recevoir ? Ont-ils un jour envisagé de donner un peu de leur temps, un peu de leur écoute ?
Passe encore d'offrir, mais il faut recevoir. L'un ne va pas sans l'autre. Si nous offrons une part de nous-mêmes, c'est à juste titre que nous pouvons nous inquiéter de la manière dont elle va être reçue. Nous-mêmes savons-nous recevoir un cadeau avec simplicité, sans nous masturber (intellectuelement s'entend, je ne parle pas de sex-toy !) pour en comprendre le sens caché ? Faut-il toujours tout interpréter ? Etre sur la défensive : que me veut-il ? que va-t-il me demander ? qu'a-t-il à se faire pardonner ?
Le présent que je fais est un témoignage de mon passé ; et il est une espérance pour l'avenir. Ce que j'ai vécu reste gravé en moi, tous mes gestes me trahissent. Et si je souhaite que le lien tissé entre nous perdure, le présent que j'offre est surtout une façon de témoigner mon attachement, sans arrière-pensée, une manière de dire : merci d'exister, merci d'être là, ici et maintenant.
Tard dans la nuit de Noël, viendra le temps de mettre le petit Jésus à la crèche, comme disent pieusement les âmes bien-pensantes. Probablement le meilleur cadeau de la nuit de Noël !
Avant cela, c'est avec plaisir que j'offrirai ce soir un cadeau à mes consoeurs... pas d'impatience ! Pour vous mes amis les hommes, il faudra patienter un peu, car le père Noël a dû se faire remplacer, et les stagiaires n'ont pas les mêmes performances que les titulaires...
Comme dirait un ami... c'toi le cadeau, grande dame !
La difficulté de recevoir est en effet presque plus importante que celle de donner.
C'est accepter que l'autre vous montre un attachement qui peut surprendre et effrayer.
Rédigé par : Blandine | 20 décembre 2010 à 13:58
La difficulté de recevoir apparait dès lors qu'on se pose la question de savoir qui est visé par le plaisir de donner. Nous sommes encore loin de l'attachement, ses surprises, ses effrois, sa vie, son oeuvre ...
Rédigé par : JeanBalthazar | 20 décembre 2010 à 16:47
Pour une fois je serais plus brelien que georgien: "Quand on a que l'amour à s'offrir en partage ..."
Rédigé par : Dominique | 20 décembre 2010 à 21:34
Avant, je préférais donner que recevoir : maintenant, j'aime les deux !
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 21 décembre 2010 à 18:34
Moi, c'est tout le contraire de toi Valérie. Avant j'aimais recevoir et maintenant je préfère donner.
Cet été j'ai rencontré une dame, belle, élégante, passionnée et passionnante, en un mot brillante. J'avoue que j'appréhendais cette rencontre, j'ai toujours peur de ne pas être à la hauteur...dès que je l'ai vu et surtout entendu sa belle et douce voie, je me suis sentie tout de suite à l'aise. Elle m'a offert le plus beau des cadeaux, son amitié. Merci belle dame(ma douce), qui se reconnaîtra...
Rédigé par : cruella | 21 décembre 2010 à 19:36