Vacances, j'ai envie de vacances ! Envie de me vider la tête, envie de me vider le coeur. Oublier tout, oublier toutes et tous, même (et surtout ?) les êtres qui me sont chers ! Partir loin, très loin ; partir longtemps, très longtemps.
Une retraite quelque part, fuir le monde virtuel, fuir le monde réel. Faire de nouvelles rencontres... ou pas. Trouver la sérénité... ou pas. Voyager... ou pas. Mais faire quelque chose ! Fuir, c'est lâche, mais tant pis ! Il me faut une coupure, un break, une rupture avec le quotidien. Une île du Japon peut-être, dont les habitants me fascinent par leur capactié à faire cohabiter coutumes ancestrales et avant-gardisme. Ou Mata-Moulana, chez les Soufis de Mauritanie, qui voulaient me garder parmi eux pour aider leurs femmes à mettre leurs enfants au monde. Ou dans un coin perdu de l'Hexagone, près d'une plage bordée de dunes, ou a contrario nichée, anonyme, dans une tour francilienne. Qu'importe !
Comment avoir envie de vacances quand on est oisive toute l'année, me direz-vous ? La retraite ne signifie pas oisiveté, loin de là. Avoir envie de vacances, c'est avoir envie de faire le vide, de se fondre dans le néant, de se détacher de ses repères habituels, de se noyer dans un coton anesthésiant, dans une brume euphorisante, de se dissoudre dans les nuages de l'oubli. Pour reprendre des forces, ou s'annihiler.
Ignorer les voix que l'on entend, ne pas reconnaître les visages que l'on croise, être indifférent aux autres, n'échanger aucun regard, qu'il soit de haine, de tendresse ou d'amour, qu'importe !
Fermer ses oreilles, fermer ses yeux, fermer sa bouche, ne plus sentir, ne plus toucher. Etre libre ! Parfois je me sens comme un chien au bout d'une laisse, une laisse élastique, à laquelle le maître donne du mou pour ensuite mieux ramener l'animal que je suis près de lui selon son bon plaisir. Hormis que je ne suis pas un chien, qu'il n'y a pas de collier ni de laisse, et donc pas de maître à l'autre bout. Mais qui donc alors tire les ficelles de mon aliénation ?
Comme l'ami Hervé, je dois faire l'inventaire, l'état des lieux et des stocks ; je crains fort que le bilan ne soit pas très équilibré ! Depuis des mois et des mois, la SARL "Caritate Libertine" a perdu des plumes, des neurones, des lambeaux de coeur, des illusions, des indices de bonne santé ; par contre elle a gagné en désespérance, en pessimisme, en promesses oubliées, en déceptions, en défaites continues et successives.
A caritate libertas, telle était ma devise...
Je reviendrai demain, ou un autre jour, plus tard ; ou peut-être jamais.
Car qui sait de quoi demain sera fait ?
En attendant, j'enverrai des cartes postales, à ceux qui m'aiment ! Bonnes vacances à ceux que j'aime.
Parfois, dans la vie, on va trop loin !
Et lorsque vous êtes pris dans une situation dont vous ne pouvez plus sortir, il y a une chose dont vous devez toujours vous souvenir :
Tous ceux qui se pointent ne vont pas nécessairement vous aider...
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