L’autre soir, un coup de bol, j’ai gagné au jeu de la zapette ; c’est moi qui l’ai eue ! On sait que la zapette est le sport préféré des hommes bien calés dans leur fauteuil, ils prouvent ainsi leur supériorité de mâles qui seuls savent choisir le bon programme. Ce soir-là, le choix m’était dévolu. J’optais donc, par pur esprit revanchard, pour un film de midinette, réalisé par Zabou Breitman, d’après le livre d’Anna Gavalda, Je l’aimais.
J’avais fait l’impasse sur le livre lors de sa sortie en librairie, j’avais fait l’impasse sur le film lors de sa sortie en salle, rebutée par un titre jugé racoleur, persuadée de rencontrer pour la énième fois des personnages de contes pour midinettes attardées.
J’ignorais tout de l’histoire, et ma surprise fut grande de découvrir comment une femme dépeint les sentiments amoureux d’un homme. Pierre raconte à sa belle-fille qui vient de se faire plaquer l’amour fou qu’il a éprouvé pour une femme rencontrée alors qu’il était marié, père de famille, plutôt heureux en apparence. Ils ont vécu un grand amour réciproque, une entente totale, une complicité merveilleuse. Incapable de faire un choix – c’est un homme –, il sera définitivement séparé de cette femme et de son enfant ; il ne se remettra jamais de son non-choix, au point de déclarer à sa belle-fille : « Je suis mort. »
Il y a quelques mois, j’ai lu avec beaucoup de plaisir le livre de Valérie Pineau-Valencienne, Chronos Blues, où elle dépeint avec humour et tendresse le parcours de Jacques, un homme médiatique d’âge mûr confronté à son image qui se fripe. J’ai é é séduite par la façon dont elle traduit les états d’âme de cet homme qui monte allégrement les escaliers de la cosmétique et de la chirurgie esthétique pour tenter de faire coïncider son âge visible avec celui qu’il a l’impression d’avoir. La quête de l’apparence terminée, après avoir frôlé la mort, il pourra penser : « I will survive. »
Dans les deux cas, j’ai apprécié le regard qu’une femme écrivain pose sur un homme, avec empathie, nivelant les différences de ressenti d’un homme et d’une femme face à la vieillesse, face à la passion amoureuse. Si je suis persuadée qu’un homme appréhende la survenue des marques de vieillissement au même titre qu’une femme – un homme m’en a fait l'aveu –, j’ai plus de mal à croire qu’une homme puisse aimer avant autant de passion et de souffrance – en tout cas, je n’en connais guère !
Dans les deux cas, un homme a momentanément perdu la tête ! Peut-être un jour lui poussera-t-il des ailes et deviendra-t-il ainsi un ange…
En conclusion, toute personnelle :
Quand on trouve que l’image que nous renvoie le miroir ne correspond pas à l’âge que l’on croit avoir dans sa tête, c’est que l’on est vieux ; un jeune ne se ferait pas ce genre de réflexion ! La vieillesse est inéluctable.
Quand on arrive au crépuscule de sa vie avec un immense sentiment de vide intérieur, c’est que l’on est complètement passé à côté de sa vie, et l’on n’a plus qu’à attendre la mort. Comme c’est dommage ! L'amour est indispensable.
Finalement, on n’a que ce qu’on mérite…
Il n'empêche, certains hommes ne cesseront de m'étonner. Ainsi, et pour terminer par une note plus joyeuse, voici une anecdote dont j'ai été témoin cette semaine ; elle est véridique. Je me trouvais dans une boutique de lingerie fine lorsqu'entra un homme à la carrure imposante, avec un indice de masse corporelle bien supérieur à la moyenne recommandé par le corps médical. Il demanda à la vendeuse un collant avec jarretelles, ce qui, pour les ignares, ressemble à un porte-jarretelles prolongé par des bas, mais il s'agit en fait d'une seule pièce. C'est joli et très sexy. "Quelle taille fait votre compagne, Monsieur ?" lui demande la vendeuse. "Mais ce n'est pas pour ma compagne, c'est pour moi ! " Il a eu son collant-jarretelles à sa taille...
Très déco. un homme sur canapé la bibine dans la main gauche et la télécommande dans la droite, si possible en slip retro laissant entrevoir un passé glorieux.....
Rédigé par : François | 27 juin 2010 à 08:33
"Quand on arrive au crépuscule de sa vie avec un immense sentiment de vide intérieur, c’est que l’on est complètement passé à côté de sa vie, et l’on n’a plus qu’à attendre la mort" - pourquoi le crépuscule de sa vie? Etant jeune on peut le ressentir et craindre de rater sa vie, de passer à coté d'elle.
D'ailleurs c'est quoi la vie? sa réussite? Que défini-t-on par une vie, une vie réussie?
Bon dimanche
Rédigé par : Helene | 27 juin 2010 à 13:29
Une vie sans amour est comme un désert sans soif : chaque jour, on peut légitimement se demander si nous ne sommes pas déjà mort.
Rédigé par : JeanBalthazar | 27 juin 2010 à 14:08
@JeanBalthazar: de quel amour parlez-vous?
Rédigé par : Helene | 27 juin 2010 à 16:15
Suis TOUTE ROUGE !
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 27 juin 2010 à 20:34
Je suis certaine que cette couleur te va très bien !
Rédigé par : Caritate | 27 juin 2010 à 21:06
"Mais qui sans amour existe?"
Serge Gainsbourg - La recette de l'amour fou 1
http://www.youtube.com/watch?v=YiZ68YemwJU
Rédigé par : cruella | 27 juin 2010 à 23:57
@Hélène : celui qui te rend vivant !
Rédigé par : JeanBalthazar | 28 juin 2010 à 00:28