"Ne sois pas sotte, dis-moi de monter", avait dit, à la fin de leur promenade vespérale, cet homme connu dont par discrétion je tairai le nom. "Viens", avait-elle simplement répondu, récoltant ainsi quelques jours d'un bonheur intense aussi vite suivis de longues semaines de désespoir.
Sotte je fus, hier, moi qui ai oublié la Nuit européenne des musées. Je disposais pourtant d’une longue soirée pour moi toute seule, et des amis(e)s intéressé(e)s par une visite nocturne ne manquent pas. J’aurais ainsi pu flâner dans les jardins du Pavillon de Vendôme, même s’il faisait plutôt frisquet, avec ce mistral à décorner les taureaux de Camargue. Je parle en connaissance de cause, mon mari y était… en Camargue ! Puis je serais allée au musée des Tapisseries, où un gardien loufoque et décalé, Francis D’Orsay (!), attendait les visiteurs, livrant, entre deux assoupissements, des anecdotes farfelues et les petits secrets des lieux. Un détour par le musée Granet, à la découverte de Pierre Alechinsky (encore un Belge, une fois !), en prélude à l’exposition « Alechinski, les ateliers du Midi ». J’aurais fait l’impasse sur Vasarely, peu friande d’Op art. De même pour le Museum d’histoire naturelle, même si Ptiluc expose « Les Rats » d’une façon totalement déjantée. Et puis au Museum, il y a les dinosaures, et j’ai peur des dinosaures ! Et dans tous ces lieux, des danseurs, des musiciens…
Si le vent n’avait été contraire, j’aurais pu tout aussi bien « monter » jusqu’à Avignon, à hésiter entre la visite du musée Esprit Requiem et son « Jardin botanique » étalant sa biodiversité, ou la visite du musée Lapidaire à écouter un répertoire de chants russes. J’aurais dansé sur le pont, exposée à tous les vents !
Et pourquoi pas Paris, la gare de Lyon si accueillante après trois petites heures de train ; quand on aime on ne compte pas, c’est bien connu. Et là, l’embarras du choix ! Au musée du Quai Branly, pour m’en faire conter ? Ou à la découverte de nombreuses démonstrations en électrostatique, électromagnétisme, phénomènes sonores… au palais du même nom ? Pourquoi pas Versailles qui proposait une expérience inédite « Versailles… émois », une visite des grands appartements de la galerie des Glaces commentée par des personnalités du monde des arts et des médias ; j’aurais affiché une préférence pour Lorànt Deutsch, dont j’ai apprécié le livre Métronome.
Mais rien de tout cela, j’ai oublié, absorbée comme de coutume par ce putain d’ordinateur, à papoti-papoter avec Vincent, François, Paul et les autres, plutôt que de rencontrer de vraies gens, des gens qu’on peut voir, entendre, toucher…
Quand cet événement m'est revenu en mémoire, je me suis précipitée à la salle de bains, où j'ai la chance de disposer de plusieurs miroirs multipliant leurs reflets à l'infini. Je me suis préparée pour la nuit, je me suis déshabillée, et j'ai eu, sans me déplacer, ma visite d'un musée... celui des horreurs !
Hier c’était hier, aujourd’hui c’est demain…
Faut pas avoir peur des dinosaures, il ne sont qu'une invention de la CIA pour décourager les voyages dans le temps !
Rédigé par : porcoleader | 16 mai 2010 à 21:09
@ CorpoDealer:
bien sûr CIA + Jurassic Park = complot mondial du lobby américano-sioniste !...
Aurais-tu abusé du Génépi, de la Roussette ou de la Mondeuse ?
Gaffe, faut pas mélanger les trois !...
Rédigé par : Dominique | 16 mai 2010 à 23:38