« Ceci n’est pas une pipe » (La Trahison des images, 1928-1929). Magritte a déclaré : « La fameuse pipe, me l’a-t-on assez reprochée ! Et pourtant, pouvez-vous la bourrer ma pipe ? Non, n’est-ce pas, elle n’est qu’une représentation. Donc si j’avais écrit sous mon tableau : ceci est une pipe, j’aurais menti ! »
Pour en savoir davantage sur sainte Pipe, c'est ici.
Foin des commentaires grivois qui seraient faciles sur un tel sujet, foin de la chanson de Brassens que tout le monde attend, allons plutôt voir du côté des Fleurs du mal (et non du mâle) avec Baudelaire:
Je suis la pipe d'un auteur;
On voit, à contempler ma mine
D'Abyssinienne ou de Cafrine,
Que mon maître est un grand fumeur.
Quand il est comblé de douleur,
Je fume comme la chaumine
Où se prépare la cuisine
Pour le retour du laboureur.
J'enlace et je berce son âme
Dans le réseau mobile et bleu
Qui monte de ma bouche en feu,
Et je roule un puissant dictame
Qui charme son coeur et guérit
De ses fatigues son esprit.
Rédigé par : Le Nain | 15 février 2010 à 12:36
C'est un texte riche, par exemple ce passage "Pour le retour du laboureur" avec ce double sens le "labourer" et de "la bourrer".
Rédigé par : Grincheux Grave | 16 février 2010 à 12:08
Il en va du retour du laboureur comme du repos du guerrier. Tout travail mérite salaire... toute peine mérite récompense...
La Fontaine l'avait bien compris, qui disait :
"Je ne sais pas l'endroit ; mais un peu de courage
Vous le fera trouver : vous en viendrez à bout.
Remuez votre champ dès qu'on aura fait l'août.
Creusez, fouillez, bêchez, ne laissez nulle place
Où la main ne passe et repasse."
Rédigé par : L'éphéméride de Caritate Libertine | 16 février 2010 à 13:30
Un auteur du XVIème siècle, Ambroise Paré si ma mémoire ne me joue pas des tours, employait la jolie métaphore suivante pour évoquer le déduit: labourer le champ de la nature humaine.
Rédigé par : Le Nain | 16 février 2010 à 14:39
Pauvre Sainte Pipe qui toujours prête à rir'
Alors que cette divine est généreuse en plaisir
On la bourre d'un pouce
On la cajole en douce
On gratte une allumette
Longue et pas fluette
Et puis voici la flamme
qui grésille et donne âme
au plus grand des bonheurs
des compères fumeurs
On tire on se délecte
la fumée monte et volète
embaume ici et là toute la maisonnée
Sainte Pipe, merci, tu me vois envoutée !
Rédigé par : Cath | 17 février 2010 à 19:38