Pantrouille, fille de Marie-Léonore Robichon, une bourgeoise de Calais qui fut rapidement veuve, et d'un valet de ferme, fut élevée en secret par sa mère qui vivait chez son beau-père. A l'âge de seize ans, on la décréta bonne à marier et elle épousa contre son gré Joachim de Lormont, un puissant seigneur, éleveur de porcs à Lormont. D'un naturel sanguin, autoritaire et intransigeant, il décida au soir de ses noces de saillir sa jeune épousée parmi ses bêtes et devant ses gens. Ou l'inverse. Las, c'était sans compter sur la main de Dieu, qui a l'œil, et tandis qu'il accomplissait son devoir de mari, il se fit dévorer l'instrument du délit conjugal par quelques-uns de ses spectateurs.
Devenue veuve elle-même à la suite de ce malencontreux événement, elle épousa en secondes noces, mais encore vierge, le connétable Jehan Vit de La Motte de vingt-huit ans son aîné. Une grande fête fut donnée qui tourna en une beuverie orgiaque, au terme de laquelle le mari perdit ses nobles attributs alors qu'il prétendait abuser de sa femme, ici et maintenant, selon l'expression qui fit florès quelques siècles plus tard, dans une rixe qui l'opposa à Messire René de Cauchon (le frère cadet du célèbre évèque), un galant homme.
L'Eglise voyant dans le funeste destin de Joachim de Lormont et de Jehan de la Motte l'expression divine d'un châtiment mérité et porté à ceux qui ne respectent pas la pudeur féminine, canonisa Pantrouille.
Un dicton subsiste encore de nos jours dans bon nombre de nos bourgs campagnards :
A la sainte Pantrouille, prends garde à tes... porcs.
Amis lecteurs, cette note n'est pas de moi, elle m'a été offerte par l'Ours, un ami qui me veut du bien, et que je remercie chaleureusement ! Et je dois avouer que cette idée de "faux saints" est bien tentante...
Mais sacré nom de Dieu de bordel de merde, comme disait une mienne amie qui, quelquefois, dans les moments graves, délaissait Mme de Staël au profit de Berthe Bérurier, en 1917, on fusillait les "bleuets" -je salue leur mémoire- pour des broutilles hallucinantes. Et là, abandon de blog sans autorisation, lâchage du lecteur serein et confiant au beau milieu du gué, que reste-t-il à icelui ? Faut-il qu'il neurasthénise, qu'il se dissolve dans l'ordinaire indigeste ?
Enfin, quelqu'indiscret "amant", selon Musset, se trahira bien un jour ou l'autre...
Bon vent la Belle, nous ajoutons deux ou trois roses...Vous allez nous manquer...
Rédigé par : Le fils Goriot, | 29 décembre 2009 à 16:50