Non, cette note n'est pas triste, même si elle fait référence à la mort. La mort est inéluctable, elle viendra à son heure. En attendant, profitons de la vie, aimons, profitons de chaque instant. C'est ainsi que je profite des derniers beaux jours, et d'un festival du livre, pour aller en balade dans un endroit charmant, dans l'arrière-pays cannois, près de Grasse. J'y visiterai le cimetière, pour rester dans l'esprit de cette note, certaine qu'un cyprès en ornera l'entrée, en signe de bienvenue, comme dans toute la région. Non, cette note n'est pas triste, elle est au contraire pleine d'espoir ! Carpe diem !
La minute nécessaire de poésie : Gérard de Nerval (1808-1855)La grand'mère
Voici trois ans qu'est morte ma grand'mère,
La bonne femme, et, quand on l'enterra,
Parents, amis, tout le monde pleura
D'une douleur bien vraie et bien amère.
Moi seul j'errais dans la maison, surpris
Plus que chagrin ; et, comme j'étais proche
De son cercueil, quelqu'un me fit reproche
De voir cela sans larmes et sans cris.
Douleur bruyante est bien vite passée :
Depuis trois ans, d'autres émotions,
Des biens, des maux, des révolutions,
Ont dans les murs sa mémoire effacée.
Moi seul j'y songe, et la pleure souvent ;
Depuis trois ans, par le temps prenant force,
Ainsi qu'un nom gravé dans une écorce,
Son souvenir se creuse plus avant !
Épitaphe
Il a vécu tantôt gai comme un sansonnet,
Tour à tour amoureux insoucieux et tendre,
Tantôt sombre et rêveur comme un triste Clitandre.
Un jour il entendit qu'à sa porte on sonnait.
C'était la Mort ! Alors il la pria d'attendre
Qu'il eût posé le point à son dernier sonnet ;
Et puis sans s'émouvoir, il s'en alla s'étendre
Au fond du coffre froid où son corps frissonnait.
Il était paresseux, à ce que dit l'histoire,
Il laissait trop sécher l'encre dans l'écritoire.
Il voulait tout savoir mais il n'a rien connu.
Et quand vint le moment où, las de cette vie,
Un soir d'hiver, enfin l'âme lui fut ravie,
Il s'en alla disant : " Pourquoi suis-je venu ? "
Une amoureuse flamme
Une amoureuse flamme
Consume mes beaux jours ;
Ah ! la paix de mon âme
A donc fui pour toujours !
Son départ, son absence
Sont pour moi le cercueil ;
Et loin de sa présence
Tout me paraît en deuil.
Alors, ma pauvre tête
Se dérange bientôt ;
Mon faible esprit s'arrête,
Puis se glace aussitôt.
Une amoureuse flamme
Consume mes beaux jours ;
Ah ! la paix de mon âme
A donc fui pour toujours !
Je suis à ma fenêtre,
Ou dehors, tout le jour,
C'est pour le voir paraître,
Ou hâter son retour.
Sa marche que j'admire,
Son port si gracieux,
Sa bouche au doux sourire,
Le charme de ses yeux ;
La voix enchanteresse
Dont il sait m'embraser,
De sa main la caresse,
Hélas ! et son baiser...
D'une amoureuse flamme
Consumant mes beaux jours ;
Ah ! la paix de mon âme
A donc fui pour toujours !
Mon coeur bientôt se presse,
Dès qu'il le sent venir ;
Au gré de ma tendresse
Puis-je le retenir ?
Ô caresses de flamme !
Que je voudrais un jour
Voir s'exhaler mon âme
Dans ses baisers d'amour !
En tant que spécialiste de la contre culture, quand j'entends ce prénom je pense au célèbre sketch de coluche....
- Gérard !!!
- Faut que je te parle. Ta mère et moi nous t'avons élevé jusqu'à présent.
Surtout ta mère.
- Évidement, imbécile. Je travaille toute la journée, ta mère elle a que ça à foutre.
- Je dis pas qu'élever huit gosses c'est pas du travail, je dis : ta mère, elle a
rien a foutre. D'ailleurs, tu pourrais l'aider et ainsi donner l'exemple. Au lieu de ça, Monsieur donne un autre exemple.
- Gérard, tant que tu passais tes journées à écouter MicK Jéjère et les Beatles, passe encore, mais que tu fumes du hackique... non!
- Ta mère en a trouvé dans tes poches et tu nous empestes les cabinets avec ça.
- Gérard, j'ai été trop bon avec toi quand tu as abandonné lâchement tes études. Tu aurais pu aller jusqu'au bac, pour faire plaisir à ta mère. Si tu avais eu ton bac, tu aurais put être, j'sais pas moi...
- T'aurais pu être...
- T'aurais pu t'inscrire au chômage.
- Chômeur, oui mais au moins tu aurais été un chômeur honnête. Au lieu de ça Monsieur fume du hackique avec les biknites.
- Fais attention Gérard, fais attention, tu es sur une pente savonneu...
- savonneu...
- savonneuse aujourd'hui.
- Crois-en l'expérien...
- l'expérience d'un vieux routier, sympa:
- Aujourd'hui, c'est un petit verre qu'il te faut, mais demain, tu en fumeras tout
un paquet. Sans parler de la honte qui retombera sur ta pauvre mère.
- Oui, ben moi je m'arrange, je...
- Je te demande pas ton avis, je m'arrange avec la honte, s'il te plaît, je traite directement. Je te demande...
- C'est pas moi qui... suis t'en cause.
- bon s'il te plaît Gérard.
- Oui, ben le pinard c'est pas interdit que je sache, alors y doit quand même avoir une raison, hein.
- Ah elle est jaunie la jeulesse.
- hein ???
- Le contraire... si tu veux.
- Nous comme jeunesse on avait la guerre mondiale, mondiale on l'avait la guerre, les restrictions, pas d'pinard... Rien...
- On a souffert hein! Alors après quand ça a été fini tout le monde s'est mis à la fêter l'armristrice, d'un seul coup, alors on a bu pour fêter l'armr...
- victoire.
- Alors les vignerons se sont dit tiens. euh, ça marche, alors ils ont fait de l'excédent et depuis nous on picole pour éponger l'excédent mon p'tit pote, on rend service à la France nous, on lui rend service on est des patriotes, tu peux pas comprendre t'es pas patriote avec ton hackique.
- C'est quand même pas mon fils drogué qui va me reprocher à moi d'être
patriote, sans blague.
- Quand on a vu qu'on avait perdu la guerre, on s'est dit on va faire des gosses, on n'aura pas l'air con la prochaine fois. Regarde ce qu'on a, des biknites...
- Ils veulent pas la faire la guerre... Même les jeunes Allemands ils veulent pas la faire y paraît, t'as qu'à voir dans quelle merde on est.
- Les jeunes, j'vous comprend pas. Voilà quand on n'est pas cool, on est speed et quand on n'est pas freaks vous flippez. ah oui vous vous intéressez pas aux journaux, vous regardez pas la télévision, vous suivez même pas le football...
- Tu sais qui c'est toi Ujlaki, Stabienski, Kopa, Winienski ???
- Il sait pas, voilà, c'est les plus grands Français qu'on a eu du monde.
- Alors ignare. Mais vous les biknites, vous vous enfermez dans des piaules avec du hackique et vous chantez des chansons tristes.
- A 40 ans, vous serez des loques humaines. Quand on voit la tristesse des biknites, on comprend pourquoi c'est interdit le hackique et on se dit que le pinard ça devrait être obligatoire.
-Ah ben heureusement qu'on vous a pas attendus en 40.
- Elle aurait été jolie la France d'aujourd'hui, tiens!
COLUCHE 1975
Rédigé par : géronte | 03 octobre 2009 à 09:40
Sans vouloir plomber l'ambiance :
http://www.c-e-p.eu/CC_de_Nerval_Rep.html
Rédigé par : Le Pilier de Mine | 03 octobre 2009 à 22:58
Oups ! du début c'est mieux :
http://www.c-e-p.eu/CC_de_Nerval.html
Rédigé par : Le Pilier de Mine | 03 octobre 2009 à 23:01