La maladie de Gilles de la Tourette, aussi appelée syndrome de la Tourette, est une affection neurologique qui se traduit par les diverses manifestations suivantes, à des degrés variables : des TOC (troubles obsessionnels compulsifs) ; des tics verbaux et sonores (coprolalie et écholoalie) ; des tics moteurs (spasmes musculaires). Cette maladie est quatre fois plus courante chez les garçons que chez les filles. C'est le neuropsychiatre français Gilles de la Tourette qui en a fait la première descritpion en 1886.
J'aurais envie de dire : Gilles de la Tourette et Gilles de Binche, même combat !
La ville de Binche, en Belgique, célèbre depuis le Moyen-Âge l'arrivée du printemps. Durant trois jours, les Gilles défilent, au son des tambours et des groupes de cuivres. Ils sont bossus, leur costume étant empli de paille.
Leurs chapeaux, autrefois en plumes de coq ou de marabout, sont aujourd'hui en plumes d'autruche et pèsent trois kilos. Les plumes ssont montées sur une buse, tenue par une jugulaire en cuir au menton. Des Gilles sans chapeau porte uniquement une barrette et un mouchoir de cou.
Leur costume en toile de lin comporte une blouse et un pantalon, il est orné d'une vingtaine de lions héraldiques, de blasons, de couronnes et d'étoiles, en feutrine noire, jaune et rouge. Une colerette de ruban plissé blanc est portée aux épaules. Du ruban plissé blanc forme également les manchettes et les parements du pantalon.
La ceinture de petites cloches, nommée l'apertintaille, pèse de deux à trois kilos. Les Gilles portent aussi sur la poitrine un grelot, dont le son diffère selon la taille.
Des chaussons sans couture, de laine blanche protègent leurs pieds des sabots en bois de peuplier et garnis de cuir et de renoms (ruban plissé).
Le Gille lance son ramon, constitué de branches assemblées par du rotin, au passant qu'il désire saluer, puis le récupère en l'embrassant.
Les Gilles sont les prêtres du carnaval de Binche, ils ne doivent pas être reconnus, aussi portent-ils, le matin du Mardi gras, un masque de toile recouverte de cire, des lunettes, une moustache et une mouche ; à midi, lorsqu'ils sont reçus par le maire, ils les retirent, et commencent la distribution des oranges.
I'a quèques dizaines d'ans, m'feimme et mi in est dallé vir les Gilles à Binche pou l'zé moutrer à m'gadrouillette ed 6 ans, mes fieus ed 4 et 2 ans. In s'a plaché au bord d'eine tiote plache mais les gins qui arrivote, sins gêne, i s'sont mis edvant. Nos jonnes n'véyote pu rin. Alors, j'a assis un fieu su mes épaules et parel pou m'feimme. Ej m'a abassié et l'fille alle est monté su mes g'nous.
Au lon arrivote les Gilles din leu grand rambuquache ed cuifes, tambour et greusse caisse. Comme les gins avote treup avinché, les gindarmes belges monté su des quévaux i l'z'ont fait arculer brutal'mint. Les quévaux anarvés i s'ardressote su leus gampes arrière et les gins pris d'frousse et paniqués arculotte viv'mint. Bousculés, m'feimme et mi in a manqué d'kéïr. M'tiote fille alle a déquindu d'mes g'nous et t'not m'main aveuc forche.
Bétôt, j'n'ai pu vu qué s'tiète à mitan muchée pa les gins qui poussote gramint. J'véyos el désespoir dins ses biaus yus et alle m'épautrot l'main comme si alle dallot s'noïer ! J'avos biau crier "Attintion i'a des tiots z'infants !" Bawette, cha poussot in m'riant au nez ! M'feimme alle volot coper, arjointe el trottoir
"Nan, ch'est impossipe ! Laissons nous porter pa l'courant !" qu'j'li ai crié. Ch'est chu qu'in a fait pindint 200 mètes et après bin des ruses in a arrivé dins un bout rue sins gins. Mes z'infants brayote gramint ! L'pu jonne i'avot archu eine orange su s'tiète et pris gramint d'frousse i avot accrui s'marrone! M'tiote file alle savot pu bouger ses bras et gampes telmint qu'in l'avot compressé. L'dernier i brayot pou accompagner el z'autes! Mais mes jonnes i n'ont pu voulu artourner vir les Gilles ; i z'étote dégoutés.
Mes gins né m'parlez pon des Gilles ed Binche, ni d'chés gindarmes sins cervelle à qu'vaux, ni dé biète l'foule qui avot ker à pousser !
Au diape tout cha !
Dans une grande entreprise où je sévis pas mal d'années, je m'étais confectionné une fausse ordonnance médicale stipulant qu'atteint du syndrome de la Tourette j'étais autorisé à proférer moult insultes, gros mots, cochonneries. De nombeux collègues apprirent de cette façon ce qu'était cette pénible maladie, et compatissaient.
J'ai vu vingt fois les gilles de Binche dans ma jeunesse arpenter les rues de la ville dans une joyeuse "tintinabulation" (semble inexistant au dictionnaire)
Est-ce que la patois est pris en charge par Google Translate ?
Rédigé par : Grincheux Grave | 01 septembre 2009 à 10:41
"Tintinnabuler" est dans le Petit Robert. Balzac l'utilisait lui aussi, tout comme Mama Béa Tékelski...
Pour la traduction, cache din Gogole ch'ti, cache mieux qu'cha, ch'est mieux comme cha, cache dins un aut'lingache... Ti t'es chinceux !
Rédigé par : Caritate | 01 septembre 2009 à 11:53
Mama Béa Tékielski, pardon ! Ne cherchez pas dans Jiwa, ni dans Deezer ; quelques vidéos sur Youtube, c'et tout. Une très belle voix, des textes sensibles, j'aimerais la réentendre.
Rédigé par : Caritate | 01 septembre 2009 à 16:06
Je connais un autre Gilles, homme couvert de femmes et feu follet, victime de ce qu'il est convenu d'appeler "la mystique de l'action" ; celui qui a dit : "On est plus fidèle à une attitude qu'à des idées..."
Rédigé par : Le Pilier de Mine | 01 septembre 2009 à 19:23
PILIER, langue au chat ! Je vais dire une connerie : Gilles de Rais (ou Retz) ?
Rédigé par : Caritate | 01 septembre 2009 à 20:01
Merci d'avoir évoqué Mama Béa, aujourd'hui bien oubliée, hélas.
Tintinnabuler: Graeme Allwright aussi dans "petit garçon".
Saint-Gilles: honoré en Provence où il a fondé le superbe monastère dans la ville qui porte son nom.
Le picard n'est donc pas une langue ? (Cf GG)
Rédigé par : Roberto | 01 septembre 2009 à 20:28
Drieu
Rédigé par : Le Pilier de Mine | 02 septembre 2009 à 00:23