Mardi gras est une fête catholique qui termine la semaine des sept jours gras, autrefois appelés "jours charnels". Avant le Mercredi des Cendres, et donc avant le début des privations, on faisait gras avant de commencer le Carême. Plus de gras ? Vite on fait frire des beignets et des bugnes. Plus d'oeufs ? Vite on fait des crêpes. Plus de viande ? Alors on fait carnaval, qui vient du latin carnelevare, qui signifie enlever la chair (retirer la viande de la table - pas des os !). Autrefois, on appelait ce jour "Carême prenant", car c'est le dernier jour pour danser, chanter, manger, faire la fête.
En Pologne, on fête, d'une manière à peu près semblable, le Jeudi gras, soit six jours avant le début du Carême : les Polonais vont dans les cafés ou se réunissent en famille pour manger des gâteaux et des beignets (pączki), les pâtisseries étant interdites pendant le Carême.
Où qu'il ait lieu, du Nord au Sud, le carnaval se caractérise par les déguisements, la musique, la parade et les chars.
La période du Carnaval
change le monde.
Celui qui va bien, celui qui va mal,
le Carnaval nous fait tous nous réjouir.
Celui qui a de l’argent,
doit le dépenser,
Celui qui n’en a pas,
espère en trouver;
il fait le marchand pour aller s’amuser.
Ici la femme et là-bas le mari,
chacun a son goût,
va où il est invité
à jouer et à danser.
[Carlo Goldoni]
Mais tout a une fin, et Colombine vous dit : Arlequin n’est pas en train
Scaramouche n’ouvre plus la bouche
Polichinelle s’est fait la belle
Brighela a remisé ses plats
Matamore ne va pas fort
Le médecin ne se sent pas bien
Isabelle a attrapé la varicelle
Colombine a petite mine
Pierrot ne trouve plus ses mots
Les masques ne dansent plus la bergamasque
Et nous montrent leurs basques
Les lampions ont fini de brûler, la fête est terminée.
MARDI GRAS A LA RUSSE
La fête de Maselenitsa , qui dure sept jour, a lieu la dernière semaine avant le grand carême. C’est l’équivalent slave de la Chandeleur et du Mardi Gras. Cette fête est surtout connu pour sa préparation de crêpes épaisses au levain – les blinis !
Il faut préciser que les « blinis » qu’on connaît en France n’ont rien avoir avec les « blinis » russes. Ces derniers sont fins comme les crêpes françaises. Ce qu’on appelle les « blinis » en France, s’appellent des « oladïï » en Russie. Maslenitsa vient du mot russe « Maslo », qui signifie le beurre. Si la crêpe est le symbole du soleil (rond, jaune, bienveillant, qui annonce l’arrivée du printemps), le beurre, lui, est le symbole de l’aisance, de la chaleur et de l’amélioration de la vie.
Il faut chercher l’origine de Maslenitsa dans la Russie païenne. Rappelez-vous le célèbre conte « Snegourochka » de Ostrovski avec ses personnages païens :
Yarilo solnse – le soleil
Mat Vesna – le printemps
Otets Moroz– l’hiver
et sa fille Snegourochka, jeune fille de glace. L’amour humain et le soleil l’ont brulé et elle a fondu…
Les villageois accueillent avec joie les premiers rayons du soleil, fatigués d’un hiver trop long ! Dans chaque isba les babas (femmes), préparaient les blinis avec du beurre fondu, la crème fraiche, des harengs et du caviar (noir ou rouge), accompagnés du miel, de la confiture…mais aussi de kacha au sarazin ou aux champignons ; des pirojki farci de noix, povidlo. Tout cela dans le « petch » - le four domestique.
A cette époque, les russe ne connaissaient pas encore la vodka, les repas étaient accompagnés de « Medovoucha » - une sorte d’hydromel ou de Kvas, une boisson fermentée à base de pain noir. A l’heure actuelle, les russes accordent beaucoup d’importance à leurs traditions ancestrales. Pendant les festivités de Maslenitsa, on s’habille « à l’ancienne » : les femmes portent un châle traditionnel en laine, qui les préserve du froid, les hommes portent la chapka et la Kosovorotka. L’amulette, dédiée au soleil est quasi-indispensable : collier en bois de bouleau avec un pendentif orné d’une pierre d’ambre est garant du bonheur pour toute l’année. Les repas slaves se passent toujours avec des danses, des chants et des jeux. La Maslenitsa s’accompagne des jeux d’hiver dans la neige, des descente de luges (sani), des rondes dansantes (khorovod) et la traditionnelle confection de Snegoviki – les bonhommes de neige !
Les adieux à l’hiver se déroulaient toute la nuit autour d’un immense feu. A l’aube on brule le « chuchelo » en paille, l’épouvantail qui symbolisait l’hiver.
Rédigé par : cruella | 24 février 2009 à 23:58
Un grand merci, Cruella, de nous faire connaître ces traditions ; le savoir que les autres nous font partager est un perpétuel enrichissement.
Rédigé par : Caritate Libertine | 26 février 2009 à 13:33