Tatiana, Tatiana Samoïlova. Qui se souvient ? Ah, ce nom vous dit quelque chose ? L’actrice qui jouait le rôle de Véronika dans ce film sublimissime réalisé par Mikhaïl Kalatozov en 1957, palme d’or au festival de Cannes en 1958 « pour son humanisme, pour son unité et sa haute qualité artistique ». J’ai nommé Quand passent les cigognes. Véronika (Tatiana Samolova) et Boris (Alekseï Batalov) s’aiment, la guerre éclate, Boris part pour le front. Sans nouvelles de son fiancé, elle épouse Mark, qu’elle finira par quitter. Elle accueille un petit garçon abandonné, nommé lui aussi Boris. Inconsolable en apprenant la mort de son bien-aimé, elle convertit son désespoir en distribuant sur le quai de la gare les fleurs du bouquet qu’elle avait apporté pour Boris. L’actrice Tatiana réussit à faire passer la complexité de ses sentiments tragiques : amour, trahison, désespoir, altruisme. En écrivant ces quelques mots, certaines scènes du film défilent devant mes yeux et, si je n’étais pas une vieille dame indigne, mes yeux s’embueraient comme lorsque je le vis pour la première fois ; j’étais alors en pleine adolescence, à l’âge où l’on s’identifie facilement aux personnages romanesques, et j’avais pleuré toutes les larmes de mon corps.
Mais autres temps, autres mœurs. Cinquante ans plus tard, Tatiana évoquerait plutôt un personnage quir ressemblerait à celui d’Elena dans le film Je vous trouve très beau, d’Isabelle Mergault. Une femme de l’Europe de l’Est qui, pour sortir de sa condition pour le moins difficile, n’aurait qu’un but : séduire un Occidental et l’épouser. Que celle qui n’a pas souhaité séduire un Occidental et l’épouser lève le doigt ! Mais on lui pardonne difficilement de venir marcher sur nos plates-bandes. Elles osent tout, les bougresses. Par exemple, le 8 décembre 2008, une Tatyana n’a pas hésité à écrire à notre Grincheux grincheux-tatyana rien qu’à nous blogueuses, en intitulant sa lettre « Je la femme cherche l’homme* ». Quel culot ! Il faut qu’on se serre les coudes, vous savez, elles sont jeunes, très jeunes, elles sont blondes (ce n’est forcément une qualité, oui c’est vrai), elles leur promettent la vie en rose et roucoulent avec un bel accent ! Moi ce que j’en dis, c’est pour vous, méfiez-vous ; mon temps à moi est passé depuis des lustres ! Alors… n’empêche, qu’elles restent chez elles et ne viennent pas nous narguer avec leur physique de mannequin !
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