Le gel
Sous le fuligineux étain d'un ciel d'hiver,
Le froid gerce le sol des plaines assoupies,
La neige adhère aux flancs râpés d'un talus vert
Et par le vide entier grincent des vols de pies.
Avec leurs fins rameaux en serres de harpies,
De noirs taillis méchants s'acharnent à griffer,
Un tas de feuilles d'or pourrissent en charpies ;
On s'imagine entendre au loin casser du fer.
C'est l'infini du gel cruel, il incarcère
Notre âme en un étau géant qui se resserre,
Tandis qu'avec un dur et sec et faux accord
Une cloche de bourg voisin dit sa complainte,
Martèle obstinément l'âpre silence - et tinte
Que, dans le soir, là-bas, on met en terre un mort.
(Emile Verhaeren)
Il fait froid dehors ; il fait froid dedans. Quel feu pour se réchauffer ? Celui de la cheminée qui pétarade de toutes ses flammes ? Celui des feuilles mortes de l'automne qui brûlent en tas sur le gazon ? Celui d'un coeur qui s'enflamme comme un fétu de paille ? Ou la chaleur émanant de bras qui s'enlacent, de baisers qui s'échangent, de corps qui se tendent... ?
Et la glace devient eau, et l'eau devient vapeur. Déjà il fait moins froid...
Pourquoi Emile Verhaeren ne passe-t-il jamais chez Drucker dimanche après-midi ?
Rédigé par : Grincheux Grave | 28 novembre 2010 à 10:03
Parce qu'il brame au clair de lune et pleure à se fendre les yeux (merde ! ça c'est Maurice Carême)
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 28 novembre 2010 à 10:35
Et bien dit donc tu as le Datura pendant !Par contre très florifère !!
Rédigé par : Alain | 28 novembre 2010 à 15:34
Pendant ou après ? Oui je sais, c'est trop facile...
Rédigé par : Caritate | 28 novembre 2010 à 17:06
Datura, Ricin et la première je vois pas ?
Rédigé par : Alain | 28 novembre 2010 à 18:32
C'est celle dont je t'avais demandé le nom, dans la famille des solanacées...
Rédigé par : Caritate | 28 novembre 2010 à 18:36