C'est la journée du sommeil. Amusant de fêter le jour ce qui se passe la nuit ! A moins de dormir debout ? Cela n'aidera pas à dormir sur ses deux oreilles.
Le sommeil est un état normal, et indispensable, de la vie de tous les animaux ; chez l'homme, il représente un tiers de la vie. Il est constitué de cycles, alternant sommeil lent (celui de la récupération) et sommeil paradoxal (celui des rêves).
La journée du sommeil est conscacrée cette année au thème "Quand le sommeil prend de l'âge". Plus on vieillit, moins on dort. J'en sais quelque chose !
Mais la diminution de la durée du sommeil n'empêche pas de rêver... ou de cauchemarder !
Le mot "cauchemar" dérive de cauquemaire, formé de caucher et de mare. Caucher dérive de cauchier ("presser"), qui est un probable croisement entre l'ancien français chauchier ("fouler"), le latin calcare ("talonner"), et la forme picarde cauquer. Mare provient du mot picard mare, emprunté au néerlandais mare (fantôme) ; la mara ou mare est un type de spectre femelle malveillant dans le folklore scandinave (Wilipédia ).
Ce qu'un foulon ou coquemare on nomme / Surprend les yeux au milieu de leur somme
(Passerat, Elegie d'amour coquemar)
Le Cauchemar de Johann Heinrich Füssli, 1802
Lorsque j'étais enfant, j'avais un cauchemar récurrent : l'impression qu'une masse énorme, sans forme, s'avançait inéluctablement vers moi et allait m'écraser, m'ensevelir, me dissoudre en elle, ou se dissoudre en moi. J'étais terrifiée, oppressée. J'ai compris depuis qu'il y avait là une analogie avec ce qui est décrit comme ce qui remplaçait un cauchemar en latin, c'est-à-dire un incube.
Puis, après la disparition d'un être cher, un autre cauchemar est venu remplacer celui de mon enfance. Le fantôme avait dorénavant un nom, il ne m'écrasait plus, mais je le cherchais partout, parcourant chaque rue de ma ville, fouillant les maisons, croyant l'apercevoir dans tel ou tel bureau. Il était passé ici, juste avant mon arrivée, mais il en était reparti. AInsi de nuit en nuit, sans que jamais je le retrouve.
Ce cauchemar n'a pas de fin, il vient encore me harceler malgré mes nuits d'insomnie, entrecoupé par des sensations de suffocation, hantée par ce démon qui semble vouloir m'anéantir.
Mais le pire n'est pas le cauchemar que l'on fait la nuit, car vient le moment où l'on se réveille, certes hébétée, en pleurs, tremblant de tous ses membres, le coeur battant la chamade, le souffle coupé. Le pire est celui que l'on vit le jour, bien éveillée, sans espoir d'en sortir au petit matin.
Même si, à 7 h 58, l'heure est plus au réveil qu'au sommeil, j'écoute volontiers l'canchon dormoire qui a bercé mes nuits de bébé, et aussi celles de mes enfants et de mes petits-enfants (en alternance avec Le Curé Pineau)...
N'oublions jamais qu'un jour nous nous endormirons pour ne plus jamais nous réveiller, vous comme moi ! Alors faisons aujourd'hui même ce que nous avons à faire... Demain il sera peut-être trop tard !
Vous m'apprenez une chose avec la journée du sommeil.
Mes toutounes dorment une partie de la journée, la digestion est difficile sans la sieste. Le cauchemar existe aussi chez les animaux, du moins une de mes deux "filles" en a fréquemment.
Je vous souhaite une belle journée avec le soleil qui sort (du moins ici).
Rédigé par : Helene | 19 mars 2010 à 11:27
Ah bon, pour une fois que je ne dors pas chez moi mais chez mon frère, c'est la journée du sommeil... je vais essayer d'expliquer ça à mon neveu de 4 mois ! Bon apparemment, la berceuse en chti ça lui plaît !
Rédigé par : porcoleader | 19 mars 2010 à 11:43
Alors là, je suis absolument ravi d'apprendre qu'il y a une journée consacrée au sommeil...et dire que, ne le sachant pas, je n'ai même pas fait de sieste aujourd'hui !
La fin de votre billet me rappelle une inscription dans une étrange crypte qui se trouve Via Veneto, à Rome. Il s'agit de la crypte des Capucins qui se trouve dans les sous-sol de Santa Maria della Concezione. On y trouve d'étranges décorations constituées des os des moines capucins qui s'y sont succédés. Tout au long du XIXe siècle, les os entreposés dans ce lieu étrange sont combinés pour composer des œuvres porteuses de l'avertissement suivant : "la mort ferme les portes du temps et ouvre celles de l'éternité". On se promène dans cinq cryptes et une chapelle où tout tourne autour de la fragilité, de la fugacité et de la vanité même de l'existence. Dans la dernière il y a cette inscription :" Nous étions ce que vous êtes, vous serez ce que nous sommes " (siamo stati quello che sono, sarà quello che siamo). Quand vous sortez de là, la première chose que vous faites est de vous enfiler vite fait un double scotch...
Rédigé par : Géronte | 19 mars 2010 à 17:56
Et dire que sur une vie entière, on peut passer 24 ans au lit!
Rédigé par : cruella | 19 mars 2010 à 23:00
@ Cruella: 24 années au lit mais pas forcement pour dormir...
@ Géronte: " Nous étions ce que vous êtes, vous serez ce que nous sommes " je ne savais pas qu'une crypte a ce texte. je l'avais lu dans un livre, mais je ne sais plus lequel. Je me demande si ce n#est pas "le Horla"? est-ce possible? C'est bien le sommeil éternel qui est décrit de cette manière un peu dru. Le XIXe siècle est connu pour sa plume cru et poétique à la fois (du moins, j'ai cette impression).
N'empêche, aujourd'hui le printemps commence (selon le calendrier) et je souhaite à tous un très beau commencement et un beau samedi.
Rédigé par : Helene | 20 mars 2010 à 12:17
Helene, j'ai parlé du sommeil, du vrai, quant au reste...no comment!
Rédigé par : cruella | 21 mars 2010 à 21:19
"Nous étions ce que vous êtes, vous serez ce que nous sommes" est le texte archi-connu des danses macabres. C'est le thème obsédant de la fin du XIVème et de la première moitié du XVème, découlant directement du traumatisme de la peste noire de 1348.
Je fis de Macabre la danse,
Qui tout gent maine à sa trace
E a la fosse les adresse.
C'est l'époque où les gisants se transforment en transis, où les corps ne sont plus sereins, mais montrés dans les affres de l'agonie ou en pleine décomposition. C'est l'époque des guerres, des famines et des pestes, époque des rois fous et des pucelles salvatrices.
Cela se prolongera jusqu'au XVIème siècle de façon moins prononcée, mais si vous regardez le gisant du Roi Henri II à Saint-Denis, vous y verrez le monarque vêtu de tous ses atours et en dessous, le même en putréfaction.
Sic transit gloria mundi.
Rédigé par : Le Nain | 22 mars 2010 à 17:43