Nous fêtons aujourd'hui Catherine de Sienne, la sainte patronne des journalistes et des médias, comme de tous les métiers de la communication - je me demande qui le sait parmi nos journalistes bien-aimés -, en raison de son oeuvre pour la papauté. Elle fut au XIVe siècle une mystique, théologienne et dominicaine. Proclamée docteur de l'Eglise, elle ne savait pas lire et ne connaissait pas le latin ; elle était obligée de dicter ses oeuvres, souvent en état d'extase. Pour en savoir plus sur cette vierge morte d'épuisement à l'âge de 33 ans, cf. le site :
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/catherine/index.html
Elle est parfois considérée comme la patronne des anorexiques. Jacques Maître, sociologue des religions, lui a consacré un ouvrage, Sainte Catherine de Sienne : patronne des anorexiques ?
À partir du XIIIe siècle, le tableau clinique de l'anorexie mentale se présente sous la forme de l'anorexie mystique. L'exemple retenu est Catherine de Sienne († 1380). Une approche de psychanalyse socio-historique permet de situer sa démarche par rapport à ses conflits intrapsychiques et aux processus idéologiques de son époque. L'anorexie mystique apparaît comme liée à l'histoire personnelle de chacune dans sa constellation familiale comme à l'essor de la mystique affective féminine. On la trouve souvent marquée par une révolte personnelle contre les stratégies matrimoniales des familles bourgeoises dans les cités marchandes.
Pour l'homme courageux, chance et malchance sont comme sa main droite et sa main gauche. Il tire parti de l'une comme de l'autre, a-t-elle dit.
Je ne sais pourquoi cette citation de Catherine de Sienne m'évoque le film de Charles Laughton, La Nuit du chasseur, dans lequel Robert Mitchum interprète un pasteur itinérant, en réalité un tueur psychopathe. Personne n'a pu oublier ses mains sur lesquelles sont écrits les mots : LOVE et HATE.
Peut-on opposer réellement ces deux termes ? L'indifférence s'oppose à l'amour, mais la haine n'est qu'un amour qui ne peut s'exprimer ou qui ne trouve pas de réciprocité. Et la frontière est mince entre amour et haine, elle peut être franchie dans un sens comme dans l'autre sans raison apparente ; mais y a-t-il de la raison dans ce domaine ? Ne s'agit-il pas plutôt de pulsion ?
Tout comme il ne faut pas confondre contenu et contenant, il faut prendre garde à ne pas effacer les limites distinctes entre le désir et le passage à l'acte ; l'énergie pulsionnelle peut être un objet de débat, son expression inappropriée peut être l'objet de véritables problèmes. L'accès a un niveau symbolique dans le travail d'intégration et d'élaboration est une des clefs du distingo.
Ceci étant, je constate que la religion est souvent un refuge à la psychopathologie ordinaire.
Rédigé par : Le Pilier de Mine | 29 avril 2009 à 13:23