Ce mot "Isabelle" m'évoque tant de choses que ce billet va partir tous azimuths ! Mais restons concentrés. Allons de l'animal vers l'homme... ou la femme plutôt !
Un papillon tout d’abord. Un cheval ensuite, ou plutôt sa robe.
L'isabelle de France est une espèce protégée au niveau national (et mentionnée dans les textes européens (convention de Berne et directive Habitats Faune-Flore). L'espèce n'est présente que dans quelques localités du sud des Alpes et dans les Pyrénées-Orientales.
Une robe Isabelle est composée de deux couleurs séparées : un fond de robe café-au-lait, les crins et les extrémités des membres et de la tête noirs. Dans la forme "sauvage", le cheval peut présenter des zébrures et une raie de mulet. Cette dénomination proviendrait du prénom espagnol Isabel, nom de la reine Isabelle Ire de Casteille qui, lors du siège de Grenade en 1491, aurait fait le voeu de ne pas changer de chemise avant la prise de la ville ; de ce fait, cette chemise avait jauni et les manchettes en étaient fort sales.
Le prénom Isabelle est très répandu dans l’Histoire, en particulier l’Histoire de France et d’Espagne (Aragon et Castille), dans le monde de l’écriture, de la chanson, du cinéma, du sport, de la télévison et de la radio…
Je retiens aujourd’hui Isabelle Aubray, chanteuse née à Lille dans une famille nombreuse ; d'origine modeste, elle fut ouvrière dans une usine textile, mais aussi championne de gymnastique. Elle est repérée en 1960 par Bruno Coquatrix, puis par Jacques Canetti l'année suivante. En cette belle année 1962, elle remporte l'Eurovision avec Un premier amour. Elle rencontre Ferrat et Brel, dont elle fera la première partie à l'Olympia en 1963. Ce sont les deux artistes qu'elle chantera le plus. Mais en 1963, un terrible accident de voiture interrompt brutalement sa carrière. Brel lui offre les droits d'auteur de La Fanette, Ferrat lui écrit C'est beau la vie. Elle fera son retour en 1968, enchaînant les tournées en France et à l'étranger. En 1992, elle enregistre un album consacré à Aragon et reçoit la Légion d'honneur (j'en connais que cela fait grincer des dents). On se fait un petit coup d'Eurovision 1962 ? Allez, sortez vos mouchoirs !
Pour finir sur une note moins nostalgique, une petite histoire à laquelle me fait penser la forme ancienne de ce prénom : Isabel, ou Isabeau au masculin. Savez-vous comment la reine Isabel faisait l’amour ? Page après page. Et le roi Isabeau ? En tournant les pages.
Un additif pour un commentateur discret :
Chanson de Ricet Barrier et Bernard Lelou : Isabelle, vlà l'printemps - -
Isabelle, debout !
V'là l'printemps !
Eh ben, vas-y !
Ah c'te feignante vieux !
Bon dieu, v'là l'printemps qui s'amène
Va falloir retourner aux champs
Labourer, sarcler, toute la semaine
Bon dieu, l'printemps c'est fatiguant.
Fini d'faire la cour aux fumelles
Les soirs d'hiver à la veillée
Quand l'printemps vient, tire la ridelle
Tout l'monde aux champs jusqu'au coucher.
Oh ouais, vieux !
Isabelle !
Faut que j'ferre le ch'val !
Amène l'enclume !
Eh ben, vas-y !
Oh c'te feignante vieux !
L'printemps on dit qu'ça sent la rose
Le lilas et puis le jasmin
Pour moi l'printemps ça sent aut'chose
Puisqu'on cure la tonne à purin.
Finis d'faire la cour aux fumelles
Les soirs d'hiver à la veillée
L'printemps fait gonfler les mamelles
C'est celles des vaches qu'il faut tirer.
Ouais, vieux !
Isabelle !
Tiens bon l'taureau !
J'amène Blanchette !
Eh ben, vas-y !
Ah c'te nom de dieu d’feignante !
Au printemps, on dit qu'les gamines
Elles s'mettent des robes claires à pompons
J'la vois l’Isabelle en mousseline
En train d'curer l'auge à cochons.
Fini d'faire la cour aux fumelles
Les soirs d'hiver à la veillée
Y’n'y a plus d'mâles n'y a plus d'fumelles
Quand l'charençon y s'met dans l'blé.
Oh là, vieux !
C'est ben la catastrophe, ça !
Isabelle !
Pousse un peu l'tracteur !
J'suis embourbé !
Eh ben, vas-y !
Oh c'te, oh c’te !
Le blé jaunit, l'printemps s'termine
Arrive le repos d'la Saint Jean
Les gars vont courir les gamines
Ils vont s'faire des choses les "malhounnètes".
On va faire la cour aux fumelles
Puisque la Saint Jean est rev’nue
Viens t'en par là mon Isabelle
On va rattraper l'temps perdu.
Ouh t’iou !
Eh ben, vas-y !
Oh c'te feignante !
Rédigé par : Grincheux Grave | 22 février 2009 à 09:48